Sur la Route de la Soie en Ouzbékistan (3)

Samarcande

20 juin 2019 Yanguigazgan – Samarcande

Sur la route vers Samarcande, des images fugaces défilent aux fils des kilomètres, les chevaux sont omniprésents

De la steppe, de la steppe à perte de vue, très peu de village sur notre route.

Le premier arrêt programmé de la journée : Nourata est située dans l’endroit le plus montagneux de la région de Navoï. Elle est entourée de la chaîne de montagnes Nourata qui s`étend sur 170 kilomètres de Djizzakh et la Grande steppe jusqu`à Navoï et le désert de Kizilkoumes.

Nourata est connue pour sa source d’eau, considérée comme une eau sacrée par les musulmans, et pour les ruines d’une forteresse construite par l’armée d’Alexandre le Grand.

Le complexe comprend la source, un puits, une mosquée dite Tchil Ustun (quarante colonnes) du 14ème siècle construite au niveau de la source, la coupole de 16 mètres de diamètre est une des plus grandes d’Asie centrale, une mosquée du 16ème siècle, dite Panjvakhta (cinq prières), construite sous le règne d’Abdullah Khan II.

La source sacrée Tchachma est encore aujourd’hui un lieu de pèlerinage pour les musulmans. Des poissons, considérés comme sacrés, nagent dans les différents canaux où se propage l’eau émanant de la source

La mosquée du 16ème siècle, dite Panjvakhta (cinq prières)

La mosquée dite Tchil Ustun (quarante colonnes)

Des ruines de la forteresse ne subsistent pas grand chose

Malgré la chaleur, je grimpe au sommet découvrant vers le nord-est : la ville, vers le sud-est : un paysage montagneux et une « forêt » de poteaux électriques

La chaleur n’incite pas à la balade, dès que nous nous arrêtons, tout le monde se rue à l’ombre. La fraîcheur dans le minibus est la bienvenue !

Pendant le trajet, Carlos cherche un point de vue pittoresque pour des photos de paysage. Il trouve son bonheur entre Nourata et l’intersection vers le village de Mayintepa, dans la steppe cadrée par les montagnes de Karatau au sud (altitude du lieu 521 m)

A quoi ressemble la plante qui produit les pois chiches ? Nous aimerions bien la voir ! Les kilomètres défilent, Nassim guette les cultures, nous nous arrêtons au bord d’un champ de pois chiches

Le fruit est une petite gousse gonflée et arrondie, atteignant 3 cm de long sur 1,5 cm de large, avec des poils glanduleux. Chaque gousse contient une à deux graines, de forme sphérique, bosselée et terminée en pointe, à la surface lisse ou rugueuse, d’un diamètre pouvant atteindre 14 mm de diamètre. Leur couleur est variable, généralement blanc crème à beige pour les graines sèches.

Un champ de blé, d’une belle couleur dorée, jouxte la parcelle de pois chiches

L’heure tourne, il est midi et la faim se fait sentir. Nous quittons la route principale en direction de Mayintepa, un village typique des steppes où nous déjeunons chez l’habitant, dans la famille de Nassim

En principe, il est prévu la visite de l’école où les jeunes apprennent le français à partir de 12 ans, mais c’est les grandes vacances. Dommage… !

Sympathique ce petit tour dans la famille de notre guide, par contre pas de prix « d’amis » pour les bières malgré les sourires !

Le village est perché à 739,4 m dans le district de Koshrabot de la province de Samarcande.

Nous traversons la chaîne de montagne d’Aqtau par un col sans nom de 856 m pour descendre vers Samarcande (altitude moyenne 650 m)

A Bahrin, au pied de la montagne, nous croisons le « cow boy » sur son âne qui déplace son troupeau

Après 290 km de voiture, nous arrivons à Samarcande.

Nous séjournons à l’hôtel Platan, situé non loin du Régistan, ou Réghistan, l’ancien cœur de la ville de Samarcande

Le nom de Régistan signifie « place sablonneuse » en persan.

Pendant le dîner, en fin connaisseur, je déguste un grand cru local sous l’œil envieux d’Alain

Vendredi 21 juin

Riche en monuments historiques, Samarcande a été proclamée en 2001 par l’UNESCO carrefour de cultures et site du patrimoine mondial.

Samarcande devint en 1369 la capitale de Tamerlan, qui y rapportera de Perse les restes supposés du prophète Daniel (Doniyor en ouzbek). Les monuments édifiés par les Timourides (descendants de Timur Lang ou Tamerlan) font la gloire de la cité. Ulugh Beg (1394-1449), petit-fils de Tamerlan, prince et astronome, y fait construire un observatoire où il mène des travaux de grande qualité avec quelque 70 savants dont Qadi-zadeh Roumi, al-Kachi et Ali Quchtchi. Après sa mort, la vie intellectuelle et artistique des Timourides se concentre à Hérat en Afghanistan, en particulier chez son parent le prince et mécène Husayn Bayqara (règne 1469-1506).

Découverte de Samarcande et de ses joyaux :

  • le mausolée Gour Emir, le mausolée de Tamerlan
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l’entrée du mausolée Gour Emir, le pishtak et les muqarnas dans la partie haute

dans le mausolée Gour Emir, le mausolée de Tamerlan, sur le fronton, au-dessus du portail, on peut lire l’inscription « Heureux celui qui a refusé le monde avant que le monde le refuse »

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dans le mausolée de Tamerlan, les décorations intérieures : les muqarnas ces « stalactites » richement colorées

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les décorations intérieures

  • l’ensemble du Réghistan, une place publique ornée, bordée de 3 médersas : Ouloug Beg, Tillya Kari et Sher Dor bâties aux 15ème et 17ème siècles
la place du Régistan, les médersas : à gauche Ouloug Beg, au milieu Tillya Kari et à droite Sher Dor

dans la médersa Ouloug Beg

le pishtak de la médersa Tillya Kari

dans la médersa Tillya Kari, tous les ornements sont fabriqués dans des matières nobles, en or ou en marbre, selon un savoir-faire qui est une œuvre d’art à part entière, un seul mot : magnifique !

la médersa Sher Dor

dans la médersa Sher Dor

les décorations dans la médersa Sher Dor

La médersa Ouloug Beg à droite, la médersa Tillya Kari, les minarets ne sont pas d’aplomb suite aux tremblements de terre

Déjeuner puis visite de la mosquée Bibi Khanym

Suivie de la nécropole Chakhi-Zinda (11ème – 12 ème siècles), le plus imposant et pittoresque chef-d’oeuvre parmi les monuments d’architecture de la Samarcande médiévale, la rue-cimetière, comme l’appelle la population locale, se trouve non loin de la mosquée Bibi-Khanoum sur la pente d’Afrassyab.

L’entrée de la nécropole Chakhi-Zinda, vue de l’intérieur

La rue-cimetière dans toute sa splendeur

Les touristes et les pèlerins se côtoient dans la nécropole

Intérieur ou extérieur, on ne sait plus ! en tout cas magnifique

L’intérieur du dôme du tombeau de Koussam Ibn Abbas (14ème siècle)

La coupole du mausolée Shodi Mulk Oko (14ème siècle)

Et la visite continue par la mosquée Bibi-Khanym, ou Bibi-Khanoum. Elle doit son nom à l’une des femmes de Tamerlan. La construction de cette imposante mosquée intervint à partir de 1399 et s’acheva cinq ans plus tard, en 1404

Le mausolée Bibi-Khanym

Le programme de la fin de journée : spectacle de danse dans un théâtre

et Samarcande by night, l’entrée du mausolée Gour Emir, le mausolée de Tamerlan

l’entrée et le dôme du mausolée Gour Emir

La place Réghistan et les 3 médersas : Ouloug Beg, Tillya Kari et Sher Dor

Encore une journée de passé, plein les yeux, plein la tête. Un émerveillement, un enchantement !!!

Samedi 22 juin

Excursion à Chakhrisabz, également écrit Shahr-e Sabz ou encore Shakhrisyabz (en ouzbek : Shahrisabz ou Shaxrisabz), signifiant « ville verte » en persan, terre natale de Tamerlan, située au sud de la ville de Samarcande. Son nom ancien était Kesh. Tamerlan est né à Hodja Ilgar, un petit village des environs de Chakhrisabz. Taragaï, le père de Tamerlan, était un chef d’ethnie mongole de la ville de langue turque « Kash », l’ancien nom de l’actuelle Chakhrisabz.

Le passage dans un village sans nom le jour de marché

Chakhrisabz, visite de ce centre historique classé par l’UNESCO :

  • le palais de Timour – Ak Saray, ou Aq Saray, littéralement le palais blanc, est un palais réalisé au début de la période timouride, entre 1380 et 1396 et 1404, sous les ordres de Timur. Il ne subsiste qu’une partie de l’édifice

L’envers du décor avec les deux globe-trotters et Tamerlan

On se marie beaucoup en Ouzbékistan, il semble qu’il y ai des lieux incontournables pour les photos

le mausolée Shamsitdina Kulola

dans le parc à Ak Saray, la médersa Chubin, le mausolée Dorus-Saodata et la chaîne de montagne Gissar (sommet le plus haut 4425 m)

à gauche le mausolée Chamseddin Kulal, à droite Le mausolée Goumbazi-Sayyidan

la vue du dôme de la mosquée Kok Gumbaz, la façade côté nord

la coupole vue de l’intérieur

Déjeuner chez l’habitant (?), nous sommes toujours à Chakhrisabz

Retour à Samarcande par la A378. La vendeuse de melon sur la route

Dimanche 23 juin

Dans un faubourg de Samarcande (à l’est), nous visitons un atelier de fabrication de papier de soie à base d’écorces des mûriers, au bord de la rivière Siyob Arigi où l’on puise l’énergie pour les machines.

Pour la fabrication du papier de soie, on a besoin de fibre de cellulose. Celle-ci provient de l’écorce des mûriers. Les branches de mûrier sont trempées trois jours dans l’eau puis l’écorce est ôtée

l’écorce est écrasée pour récupérer les fibres

puis elles sont bouillies dans de grandes cuves

la bouillie obtenue est ensuite filtrée, mise dans des cadres au format désiré

et empilée avec un intercalaire de tissu.

La pile de feuilles est mise sous presse pendant 3 jours

ensuite le séchage continu à l’air. Pour donner de la brillance à la feuille, un polissage est effectué avec une pierre d’agate ou une corne, moins commode !

Le secret de la fabrication de papiers de qualité restera chinois ou japonais jusqu’au 8ème siècle.

La légende veut que les Arabes victorieux de la bataille de Tabas en 751, firent prisonniers de nombreux chinois qui furent vendus comme esclave à Samarcande et récupérèrent ainsi le secret de la fabrication de papier de soie.

Dans le magasin, un échantillon non exhaustif !

La situation de l’atelier, dans son écrin de verdure au bord de la rivière, est idyllique, un cadre de travail qui m’aurait convenu !!!

Le stock de bois de mûriers, la matière première de l’atelier de papier

Le séchage du papier de soie imprimé

La déambulation dans la propriété m’amène dans un autre atelier où l’ouvrier d’un certain âge surveille un moulin à huile entraîné par l’énergie hydraulique du Siyob Arigi

Un mélange de graines de sésame, de lin, de melon et de coton

Nous continuons par l’observatoire astronomique d’Ulugh Beg à environ 6 km de l’atelier. Sur le parking, des étals de pains et une nuée de vendeuses

Sur l’avenue, un attelage insolite pour la ville, attire mon attention

Nous poursuivons notre périple touristique par l’observatoire astronomique d’Ulugh Beg édifié, au début du 15ème siècle par le gouverneur de cette ville, le prince-astronome Ulugh Beg

Le bâtiment de l’observatoire astronomique ne paie pas de mine !

Vers 1429, Ulugh Beg inaugura à Samarcande un observatoire astronomique ; il y travailla et enseigna avec quelque 70 mathématiciens et astronomes, dont Qadi-zadeh Roumi, al-Kachi et Ali Quchtchi, aboutissant à la publication des tables sultaniennes, dont la précision resta inégalée pendant deux siècles. Après la mort d’Ulugh Beg, Ali Quchtchi partit avec une copie des tables sultaniennes à Tabriz, puis à Istanbul, d’où elles atteignirent l’Europe.

Cet observatoire reprenait les plans d’un précédent observatoire, celui de Nasir ad-Din at-Tusi, qui s’élevait à Maragha en Iran au xiiie siècle et dont Ulugh Beg avait peut-être vu les ruines.

wikipedia

L’entrée du musée de l’observatoire Ulug Beg, intéressant si on s’intéresse à l’astronomie !

La visite suivante, le complexe archéologique d’Afrosiyob, il s’étend sur plus de 220 hectares, et sur une profondeur de 8 à 12 mètres. Il s’agit du site de la première fondation de Samarkand, dont on estime l’occupation à partir du 7ème siècle avant JC jusqu’à 1220 de notre ère. Il fait partie des vestiges archéologiques les plus importants concernant la civilisation sogdienne, avec notamment son palais et ses fabuleuses peintures. Le site a été découvert dans les années 1880 par des archéologues russes.

Nous ne visiterons que le musée et pas le site, l’entrée du musée

Le déjeuner dans un palace !!!!

Crédit photographique : Michel Gagnant pour le palace.

Après le déjeuner retour à la mosquée Bibi-Khanym

et le Siab Bazaar en visite libre

Après l’avion et le minibus, nous testons un 3ème moyen de transport, le train à grande vitesse pour rallier Tachkent. Dans la gare de Samarcande, j’attends l’heure du départ en observant les voyageurs, les touristes étrangers sont peu nombreux et surtout des français, les groupes que nous croisons régulièrement sur chaque site

L’Afrasiab notre train

Fabriqué par le groupe espagnol Patentes Talgo, l’AVE 250 connectera les deux plus grandes villes du pays, distantes de 344 km, en 2 heures 10 contre 3 heures 35 actuellement, à une vitesse pouvant atteindre 254 km/h. Le premier train a été livré le 22 juillet, le 2e est attendu début septembre, au terme d’un contrat de 38 millions d’euros. Baptisé « Afrasiab », nom de la partie la plus ancienne de la vieille ville de Samarcande.

Comme dans l’avion, les hôtesses distribuent des boissons et un encas

A suivre : Tachkent

A propos JC

Jean-Claude Fluck né le 27 mai 1949 à Wittenheim dans le Haut Rhin (68) Le titre du blog est un hommage à Yves Simon
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3 réponses à Sur la Route de la Soie en Ouzbékistan (3)

  1. JC dit :

    la preuve ! pendant 4 jours

  2. MAGALI MIRALLES dit :

    Au fait : Tu as vraiment bu du coca 😨

  3. MAGALI MIRALLES dit :

    Ben dis donc il est bien profilé leur train 🤣il doit aller vite
    Je ne savais pas que les pois chiches poussaient comme ça !

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