Mardi 19 août, le jour du départ approche !
Simone s’est attelée à la préparation du voyage : un travail en traits d’union sur environ 1 mois et demi. La nouveauté de cette année c’est notre inscription sur le site Warmshowers .
La communauté Warm Showers est un système d’échange gratuit d’hébergement entre cyclo-randonneurs à travers le monde. Les personnes qui souhaitent héberger ou qui veulent héberger des cyclo-randonneurs s’inscrivent et fournissent un moyen d’être contactés pour de temps en temps héberger quelqu’un et partager le récit de ses aventures autour d’un verre.
Pour planifier une « expédition », un investissement initial dans des guides est indispensable :
La Loire à vélo pour la première partie du voyage, il nous emmène jusqu’à Ancenis
La Vélodyssée pour relier Nort sur Erdre à Roscoff
et le tour de la Bretagne (plus précisément le Finistère)
Situé à l’ouest de la Bretagne, le Finistère porte bien son nom breton « Penn ar Bed », « Bout du Monde » en français. Bordé au nord par la Manche, au sud et à l’ouest par l’Atlantique, le Finistère possède une côte magnifique, découpée par les rias, mot galicien ou les abers, mot celtique signifiant estuaire et donnant le mot français havre. Elle est marquée par des péninsules aux falaises spectaculaires, parcourue par des petits ports au charme incroyable. Outre la beauté de sa côte, le Finistère brille par la magie de ses paysages intérieurs, par le charme de ses villes (par expérience).
Vendredi 22 août
C’est le jour du départ. Thierry est à l’heure
et à 8h nous prenons la route. Nous nous échauffons sur les premières côtes dès la sortie de La Genaudière. A Saint Rémy la Varenne, nous prenons l’itinéraire La Loire à Vélo jusqu’au pont sur la Loire à Ancenis (44). Nous restons sud-Loire, dans le Maine et Loire pour notre première nuit, sur le camping municipal Beauregrêt à Drain
C’est agréable d’avoir une table et des bancs pour manger et en cas de pluie on est protégé.
Samedi 23 août
Nous allons rejoindre le canal de Nantes à Brest sans passer par la métropole de Loire Atlantique. Nous la traverserons au retour.
Pour le moment il faut rallier Nort Sur Erdre par les petites départementales et emboiter la piste qui longe le canal.
Il fait beau, la route et la piste qui longe le canal sont roulantes, nous avalons les kilomètres admirant au passage l’exubérance florale mise en place par les éclusiers
Après l’expérience des pistes cyclables embouteillées des villes allemandes, Thierry a équipé son vélo d’une trompe
Pouët pouët, est-il là ? contrôle Simone de temps en temps ! ou « pouët pouët » crions nous à Thierry lorsque le chemin est encombré.
A midi nous privilégions les bancs et tables pour pique niquer mais entre 15 h et 16 h c’est coffee time chez les Fluck ( chez les Fluch comme dit la mère de Ghislaine) et un simple banc fait l’affaire
Ce sera l’occasion de bavarder avec les badauds, les éclusiers (souvent des étudiants) et même de dépanner des cyclistes grâce à nos caisses à outils.
La solidarité estudiantine est grande : copain et copine viennent épauler le titulaire et comme ils sont musiciens nous avons droit au concert
L’accordéoniste fera une improvisation qui me rappellera la musique de Clifton Chenier (Clifton Chenier est un musicien de zydeco). Je suis sous le charme !
Ce soir, nos premiers hôtes warmshovers nous accueillent à Notre Dame de Grâce sur la commune de Guenrouet. L’accueil de Clotilde Lemaitre, son frère qui habite à côté, son fils et sa copine qui sont de passage est très chaleureux. Après les présentations et le tour de la maison, nous échangeons sur nos expériences réciproques de cyclotouristes devant un verre de cidre et le traditionnel verre d’eau de Simone
Un peu plus tard son mari Jacques se joint à nous. Nous apprenons que la maison nous appartient pour la soirée car Clotilde et Jacques ont eu une invitation surprise et ne voulant pas nous décommander (!) nous laissent les clefs ; super sympa et quelle confiance !!!
Quelle superbe expérience warmshovers
Dimanche 24 août
Le lendemain, nous prenons le petit déjeuner avec Clotilde, Jacques fait la grasse matinée. Ils sont rentrés à 2h du matin ! Un peu avant 8h notre hôtesse nous quitte, quant à nous , il sera 8h 30 lorsque nous montons sur nos vélos.
Retour au canal après quelques courses à Guenrouet.
Une petite brume nous enveloppe et donne un petit coté mystérieux à notre progression le long du canal
Simone est suivi par bibi et Thierry ferme la marche
A proximité du hameau de Painfaut, des falaises surplombent le canal qui en réalité est la rivière L’Oust à cet endroit : un beau mur d’escalade
et toujours, l’immersion dans la palette de couleurs et de senteurs au passage des écluses
Après les écluses nous quittons L’Oust pour suivre le canal qui telle une corde relie l’arc formé par L’Oust
4,6 km de ligne droite entre La Maclay (56350 Saint-Vincent-sur-Oust) et l’écluse de Limur (56220 Peillac).
En approchant de Peillac, nous guettons la route qui doit nous éloigner du canal et nous emmener dans le bourg. Notre cible étant Malansac et le lieudit La Ville Aux Fèves chez Arnaud Lecler.
Nous faisons un détour par le village de Rochefort en Terre sillonnant sur de petites routes vallonnées. L’effort fourni pour gravir jusqu’au village est récompensé par un cadre magnifique, authentique et la fête. Il fait parti des plus beaux villages de France
Ce soir encore du « warmshovers » mais c’est Cédric le propriétaire de la maison qui nous reçoit, Arnaud étant en voyage. Pas facile à trouver ce lieudit de la Ville aux Fèves mais à Malansac, la seule personne que nous rencontrons possède un bien dans le hameau. Nous n’aurions pas pu mieux tomber ! Pour terminer la journée, une belle côte de 120 m à gravir. Nous apprenons par les voisins que Cédric n’est pas là et qu’il ne rentre que vers 19h. En attendant nous pouvons nous installer dans le jardin
Cédric nous a reçus avec beaucoup de gentillesse et nous avons discuté devant un verre jusqu’à 21h 30 car il part travailler à 4h 30.
Lundi 25 août
Le lendemain, nous sommes seuls pour le petit déjeuner, nous traînons
et à 9h c’est le départ sous un ciel gris.
La grisaille humide tourne à la pluie au fur et à mesure que nous progressons, il faut s’équiper
Un capitaine du dimanche nous offre une distraction lors d’un passage d’écluse
pourtant ! cela paraissait bon !
un petit coup à droite, un petit coup à gauche et le bateau finit par entrer dans le sas sans voie d’eau !
A 11h passée, nous visitons Malestroit sous la pluie. Elle ne semble pas déranger notre maltraise dans sa tenue d’une autre époque
Malgré la pluie, il ne fait pas froid ! mais pas question de pique niquer d’autant plus que nous n’avons pas repéré d’abri de bus.
Le tarif et le menu du jour du restaurant « le grain de sel » conviennent aux trois. Nous nous y réfugions et attendons tranquillement midi
Il se remplit progressivement
Après un bon repas au sec, nous reprenons nos vélos sous la pluie.
Une table garnie nous invite à la halte mais il pleut de trop
Nous continuons notre chemin jusqu’à Josselin où nous arrivons sous une pluie battante à 16h 35
Le gîte d’étape communale n’ouvre qu’à 17h. Simone veut rester. Elle se met plus ou moins à l’abri devant la porte, tandis que Thierry m’emmène dans un bistrot du coin « Le Triskel » qui est inondé par l’eau dégoulinant de nos vêtements.
Nous nous retrouvons un peu plus tard dans la salle commune
Mardi 26 août
Thierry fait la grasse matinée, à 8h 15 il est toujours au lit. Il finit par se réveiller.
La journée commence par la visite de la ville sous le soleil
qui se voile peu à peu
Dans un accès de tendresse, Thierry déclare sa flamme à une gunnère (gunnera manicata) sous une chaleur étouffante
Et hop ! à 14h la pluie nous rafraîchit
Le temps de s’habiller et c’est terminée !
Situé aux abords du Lac de Guerlédan, au cœur de la Bretagne et dans un cadre de verdure exceptionnel, le camping Le Point de Vue se mérite. La piste cyclable se termine par une montée de 1,1 km avec un dénivelé de 70m jusqu’à la D18 puis une descente jusqu’au camping
La première lessive, la machine à laver et le sèche linge fonctionnent très bien ; nous serons propres sur nous comme un sou neuf !!!
Nous sympathisons avec un cyclotouriste angevin de Montreuil Juigné avec qui nous partageons la table et les bancs sous le barnum bientôt rejoint par 3 jeunes et la bouteille de ricard (ils font un périple à mobylette).
Le dîner étant terminé, nous nous éclipsons.
Mercredi 27 août
Ce soir nous couchons à Coat Don un hameau de la commune de Plouigneau. De nouveau du warmshovers chez Céline Lopin qui propose la douche et des lits.
Simone notre guide suit les panneaux de La Vélodyssée
Nous empruntons la voie verte qui doit nous mener à Roscoff qui est relativement roulante (elle n’est pas asphaltée). Le temps est clément jusqu’à midi. Pendant le déjeuner dans la gare désaffectée de Rostrenen, la pluie nous surprend. Nous reprenons le chemin détrempé, toute la transmission se couvre de sable et Simone peine.
A 1,1 km de Coatélan, une gare abandonnée nous sert de refuge. Il reste les murs, le toit et à l’extérieur se trouve un robinet.
Pour réchauffer Simone, nous faisons un coffee time ! malheureusement, il n’y pas de banc
Avant de reprendre le chemin j’arrose la transmission de nos vélos. Il y a un peu moins de sable ! et l’ensemble fonctionne mieux.
Ne ratons pas le hameau de Coatélan car il faut bifurquer vers Plougonven. Nous traversons la ville sans nous attarder sauf pour demander notre route.
Les lieudits défilent : Garzelouar, Guerguiniou sud, Keraveuzen et Coat Don. Nous voila à destination. Il faut trouver la maison, nous accostons une jeune femme et son enfant « nous cherchons Céline Lopin ? » « Ah ! j’y vais. Accompagnez moi c’est là devant »
Un mot agrafé sur la porte nous invite à nous installer. Pendant que nous étalons nos affaires mouillées sur l’étendoir sous la grange, arrive Arno, la trentaine, l’homme de la maison avec Mona sa petite fille de 4 ans. Tout de suite à l’aise il nous tutoie et nous de même. Simone pendant ce temps prépare le dîner. Stop !!! Nos hôtes nous invitent à partager leur repas du soir : de la soupe aux courgettes, de la tarte à l’oignon et une autre avec des tomates et de la mozzarella.
Décemment, je ne peux refuser la tarte à l’oignon : c’est une première et oh !!! miracle, je trouve cela très bon !
Arno et Céline ont voyagé un peu partout dans le monde avant la naissance de Mona. En juin et juillet 2013, ils voyagent à vélo à trois (avec carriole) de la maison (Finistère, Bretagne) à Lisbonne. Retour en train/vélo/ferry Gijon-Saint-Nazaire. Plus de 3000 km de coups de pédale et beaucoup de plaisir à découvrir le voyage à vélo en famille
Arno Rannou est instituteur et Céline Lopin est médecin généraliste, elle vient de s’installer, pas de grand voyage en perspective. Nous avons passé une très bonne soirée.
Jeudi 28 août
Nous avons dormi dans la caravane dans cette campagne finistérienne, pas un bruit et au sec. Au matin, nous prenons le petit déjeuner dans la maison. Nous sommes seuls, nous avons trouver un petit mot gentil avec la consigne de fermer la porte à clef et la laisser sous l’ardoise.
Départ 9h, direction Plouigneau et le magasin de cycle indiqué par Arno. Je trouve une béquille latérale qui se fixe sur la fourche arrière : 12 €. Cette après midi, nous serons sur la côte de la Manche. A Morlaix nous retrouvons La Vélodyssée qui s’échappe de la ville par une montée (850m pour 40m de dénivelé) et des chicanes étroites pour des vélos chargés.
Une photo traditionnelle mais insolite par la présence du touriste sur son vélo couché qui attend (?) sous le pont de chemin de fer.
Le temps est lourd et les quelques rares averses de très courte durée sont les bienvenues. Nous découvrons l’estran au passage de l’aber de la Penzé au pont de la Corde
Nous traversons la ceinture dorée qui est une zone de culture qui s’étend des Côtes d’Armor jusqu’au Finistère et dont Saint Paul de Léon est la capitale.
Thierry ne résiste pas aux artichauts qu’ils mangent crus
Roscoff, la ville des Johnnies nous accueillent. Des touristes partout, les artistes, les marchands et les corsaires ont laissé leur empreinte
Dans une ambiance très calme, le camping municipal de Poulfoën nous offre des emplacements en bordure de la dune et un accès direct au bord de mer. C’est l’idéal pour mon premier bain dans la Manche. Simone immortalise cet évènement
Un vrai désert humain, sur les 88 emplacements, 4 sont occupés. Les allemands s’y connaissent en abri contre les assauts de la Manche
Sur toute la côte, le granit offre des formes étranges et fantastiques
Sur les conseils du gérant, nous avons monté nos tentes entre des caravanes, plus prudent en cas de coup de vent.
Quel bonheur ! cette quiétude, ce magnifique coucher de soleil ! ces couleurs rouge et or
La voie verte entre Mûr de Bretagne et Roscoff sous la pluie a laissé des séquelles chez Simone, elle souffre du genou gauche ce qui l’handicape pour pédaler.
Cette première semaine se termine sereinement, avec des expériences Warmshovers inoubliables par la gentillesse et l’accueil de nos hôtes. Il reste des gens qui ne raisonnent pas qu’en terme financier !
à suivre : La côte du Finistère à vélo : 2ème semaine
l’album photo du périple : la Bretagne à vélo