Périple 2018 : France, Belgique, Pays Bas, Allemagne et retour (France aller)

Après 2 mois de préparation, notre escapade est finalisée : Simone a programmé les étapes tandis que j’ai planifié les itinéraires d’après ma carte Michelin au 1/200000 ème.  Un périple presque à plat : altitude minimale -7 m et maximale 507 m.

En région Hauts de France, à partir de St Quentin en Tournont dans le département de la Somme, nous surfons à quelques mètres (7 m) au dessus du niveau de la mer à quelques mètres en dessous du niveau de la mer (-7m) pour l’altitude des lieux d’hébergement. A la frontière hollando-allemande, à Milligen aan de Rijn, nous camperons en « altitude » à 11 m au dessus du niveau de la mer !

Pour les Pays Bas nous avons investi dans une carte des pistes cyclables

Elle parait indispensable pour les non possesseurs de GPS.

Le 9 août 2018, les vélos sont prêts dans le garage, pour info : Simone 28 kg (vélo nu : 16 kg), JC 49 kg (vélo nu : 17 kg) plus la remorque 15 kg avec son chargement.

Quelques chiffres : 36 jours du 20 août 2018 au 24 septembre 2018, 8 hébergements chez l’habitant dont 2 en France, 4 aux Pays Bas et 2 en Allemagne, 1 Airbnb en France.

2630 km en théorie.

Lundi 20 août 2018, Loué (72, Sarthe)

Le trajet de La Genaudière à Loué sur Routeyou d’un simple clic.

Un petit déjeuner copieux et à 7h nous fermons la boutique pour 5 semaines si tout va bien !

Constat : couvert mais le soleil pointe son nez

Le rituel du début de matinée, à un instant complètement aléatoire, le « coucou matinal » par MMS à Magali et à Ghislaine qui nous suivent au jour le jour. La carte postale du jour, le château de la Motte à Lézigné (49)

Une erreur d’aiguillage à Richebourg (49), à l’entrée de la forêt de Chambiers, nous a emmené sur la D323, la Voie de la Liberté, une route à grande circulation, 4 km de galère surtout de bruit !

Le passage devant le château de Durtal (49) est facilité par la largeur de nos équipages mais reste critique tellement la circulation parait intense (2 camions ne se croisent pas et en voiture ce n’est guère mieux)

Le Château au zénith, Durtal rayonne
De sa construction initiale au XIème siècle jusqu’au XIIème siècle, le Château se transforme au gré des propriétaires. Ainsi, il constitue un remarquable exemple d’architecture de transition alliant les nécessités militaires d’une forteresse aux exigences esthétiques et pratiques d’une demeure seigneuriale. Il atteint son apogée au XVIème siècle, sous l’égide de François de Scépeaux, Maréchal de Vieilleville. Tout en splendeur et en faste, il devient le lieu de rendez-vous prisé de la noblesse angevine. Les rois Henri II, Charles IX et Louis XIII, la reine Catherine de Médicis, accompagnés de leur Cour, y séjournent. L’Histoire dévoile que le massacre de la Saint Barthélemy aurait été décidé et préparé au cœur du Château. S’y opposant farouchement, le Maréchal aurait été empoisonné lors d’une partie de chasse en forêt de Chambiers.

Malicorne sur Sarthe, Noyen sur Sarthe, St Pierre des Bois, … les villes se succèdent. A la sortie de Noyen sur Sarthe, sur la D69, une odeur pestilentielle nous submerge, au détour d’un virage apparaissent les bâtiments d’un élevage intensif de poulet (?). Pas d’enseigne sur le type d’élevage contrairement aux élevages de poulets de Loué qui arborent le logo, et où les poulets courent à l’extérieur.

Au sommet d’une bosse apparaît Loué

A 15h 30 nous arrivons au camping « La Sittelle » situé au bord de la Vègre, un pêcheur parisien et son fils, impressionné par notre « convoi », entame la conversation pendant que Simone passe à la réception

Une installation tout confort avec table de pique-nique.

La balade à pied nous fait découvrir la ville, les rives de la Vègre et ses canards, l’église St Symphorien

Distance parcourue : 94,2 km – temps de pédalage : 6h 25 – moyenne : 14,7 km/h – altitudes mini : 17 m, maxi : 109 m – montée totale : 579 m – descente totale : 566 m – pente max : 6% – θ : 30° à 18h 30

Mardi 21 août 2018, Sées (61, Orne)

Le trajet de Loué à Sées sur Routeyou d’un simple clic.

A 8h 15 nous partons du camping et nous nous trouvons rapidement dans l’ambiance cyclo, au grand dam de Simone, avec les montagnes russes jusqu’à Conlie sur la D21. It’s very hilly comme diraient les anglais  ! (voir les articles : 2010 l’Angleterre).

Le ravitaillement en eau au cimetière de Neuvivallais (72) nous réserve une surprise

A St Ouen de Mimbré sur la D108, après une belle montée, la route débouche sur une place et nous découvrons le clocher cylindrique de l’église Ste Avoye. La tour ronde des 11ème et 12ème siècles avec meurtrières est surmontée par une flèche en ardoise

Quelques belles montées sur la D21 près de Moitron sur Sarthe dans un paysage pittoresque, vallonné avec de la forêt, des champs et des pâturages.

Nous passons par toutes les humeurs avant l’entrée dans Fyé (72), les flacuméens sont des habitants connectés

A Arçonnay, la banlieue d’Alençon, nous quittons la Sarthe et pénétrons dans l’Orne, notre 3ème département français depuis le départ

La traversée d’Alençon est fastidieuse, de gros travaux de voirie nous obligent à louvoyer entre les machines, les ouvriers, les trous, les piétons, … Les panneaux indicateurs sont souvent cachés mais le passage à l’office du tourisme et la serviabilité du personnel nous permet de nous évader de ce capharnaüm !

Par la D26 qui commence à grimper dès la sortie d’Alençon, nous entamons la traversée de la forêt d’Ecouves, une montée d’un dénivelé de 254 m et de 8,4 km jusqu’au sommet le signal d’Écouves qui culmine à 401 m

Un peu d’histoire récente (20ème siècle)

Les 12 août et 13 août 1944, un détachement de la 2ème division blindée du Général Leclerc – la colonne blindée Roumiantzoff – qui venait de libérer Alençon et qui était en route vers Argentan, rejointe par le sous-groupement Putz, s’opposa violemment à des blindés de la 9ème Panzerdivision cachés dans la forêt d’Écouves. Le fils du colonel Rémy, âgé de 18 ans, et dix-huit autres de ses camarades de combat furent tués. Trois chars Sherman furent perdus lors de ces combats ; l’un d’eux, touché par un antichar allemand au lieu-dit Les Gateys, est aujourd’hui implanté au carrefour de la Croix de Médavy pour commémorer ces évènements

Une montée sans intérêt pour Simone et sympathique pour moi. A l’ombre sous les arbres, humant les odeurs de la forêt, quelques voitures mais pas trop, ça ne peut être que sympathique ! Seuls les 3,5 km avant le sommet flirtent avec les 5% de pente.

Que du bonheur dans la descente (12,5 km) vers Sées notre point de chute. Une fenêtre dans le rideau d’arbres ouvre sur une plaine où coule

l’Orne, qui est le deuxième plus important des cours d’eau normands après la Seine par sa longueur de 170 kilomètres,

la Don prend sa source dans la commune de Brullemail et se joint aux eaux de l’Orne à Almenêches après un parcours de 29,5 km entre pays d’Ouche, pays d’Auge, campagne d’Alençon et plaine d’Argentan et

la Sennevière longue de 14,4 km

A 16h 35 le portillon du camping « Le Clos Normand » s’ouvre à notre passage. Après les formalités, je monte la tente pendant que Simone prend sa douche pour évacuer la sueur d’une grimpette sans plaisir.

Après la pause café un rituel inamovible, nous visitons Sées. L’Hôtel Dieu, l’entrée de l’hôpital

Une maison à colombage restaurée

La cathédrale Notre-Dame de Sées, originellement consacrée à St Gervais et St Protais, est une cathédrale de style gothique

La majeure partie de la cathédrale actuelle est édifiée à partir de 1210. Le manque de moyens oblige à négliger les fondations. Le chœur, les chapelles et le transept sont commencés dans le troisième quart du 13ème siècle et terminés au début du 14ème siècle, comme atteste l’épitaphe dans le chœur de la cathédrale, qui présente Jean de Bernières (1278-1293) comme le constructeur de la cathédrale. Elle est consacrée le 27 septembre 1310 par l’évêque Philippe Le Boulanger (1294-1315).

Le portail central et son tympan, dont les sculptures ont été détruites par les révolutionnaires, représente au sommet deux personnages : le Christ à droite qui couronne la Vierge, semblable à celui de la cathédrale de Paris

La rosace sud ressemble à une roue, symbole du monde qui change constamment. Au centre se trouve Jésus-Christ

autour les douze apôtres et au-delà les vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse. En dessous figurent dix personnages de l’Ancien Testament

Les écoinçons des grandes arcades sont chacun décorés d’un polylobe accosté de deux trèfles. Une frise de quadrilobes décore le dessous de la balustrade du triforium, et se répète à l’étage supérieur, alternés de motifs de feuillage

La chapelle canoniale de Sées, le bâtiment du chapitre, improprement appelé « chapelle canoniale », date du 12ème siècle, remanié aux 13ème siècle, 14ème siècle et 18ème siècle.

Au dîner, je savoure une bière locale, la bière de la forêt d’Ecouves

Un futur sponsor pour mon blog (?), nous l’avons trouvée excellente

Distance parcourue : 89,2 km – temps de pédalage : 6h 23 – moyenne : 14 km/h – altitudes mini : 66 m, maxi : 401 m – montée totale : 851 m – descente totale : 744 m – pente max : 7% – θ : 25,3° à 19h 50

Distance cumulée : 183,4 km – temps de pédalage cumulé : 12h 48

Mercredi 22 août 2018, Bernay (27, Eure)

Le trajet de Sées à Bernay sur Routeyou d’un simple clic.

Un départ brumeux à 8h 10 ce qui explique peut-être le petit cafouillage pour trouver la D50. Notre carte date de 2002, entre temps, une autoroute (A28) s’est incrustée dans le paysage, remodelant l’infrastructure routière (3,3 km de plus que prévu). Ayant retrouvé la D50, une petite route de campagne qui malheureusement longe l’autoroute jusqu’à Le Merlerault.

Simone arrive au sommet de la côte sur la D50 à La Lamberderie près de Merlerault

A 10h, nous sommes toujours dans la brume. Près de Les Authieux du Puits, nous apercevons un petit château à côté d’un haras

Dans une petite descente sur la D50, le clocher de l’église d’Echauffour pointe son clocher trapu vers le ciel. Elle est suivie de 700 m de montée qui se termine par un raidillon de plus de 6% au pied de l’église St André

La commune est située aux confins du pays d’Ouche et de la campagne d’Alençon.

A la suite de travaux effectués sur la façade de l’église Saint-André en 2015, une ancienne niche a été découverte. La municipalité a alors décidé de transférer la statue de St Mammès qui ornait l’église Saint-Germain (ancienne paroisse d’Echauffour) vers l’église Saint-André

Encore une histoire à dormir debout telle que les catholiques les aiment ??? Mon commentaire sur l’article Wikipédia.

Pour le déjeuner, nous découvrons un cadre magnifique à St Evroult Notre Dame du Bois

A la sortie d’Anceins, nous prenons une petite départementale, la D252 qui se transforme en D33 lors du passage du département de l’Orne à L’Eure. Elle serpente dans la vallée de la Charentonne, une rivière normande, affluente de la Risle en rive gauche et donc sous-affluente de la Seine.

La Charentonne à Broglie

Broglie est une fondation d’origine celtique (gauloise) qui se situait à la croisée de voies romaines des routes du sel et du fer.

Encore une dizaine de kms dans la vallée de la Charentonne et nous sommes à Bernay. En rédigeant l’article, j’ai découvert qu’il existe une voie verte qui relie les deux villes, dommage !!

La commune de Bernay se situe précisément à l’intervalle entre le pays d’Ouche, région caractérisée par de grandes étendues forestières et le Lieuvin, région marquée par un bocage très clairsemé dans cette zone.

Le nom de Bernay apparaîtrait dans des textes au 11ème siècle, « évoquant les zones marécageuses de la vallée ». Quant à l’occupation du territoire de Bernay, elle est très ancienne. Des vestiges d’habitat du néolithique (-3 600 ans) mis au jour « près du hameau des Granges » en attestent.

A 15h 10, nous pénétrons dans la réception du camping municipal après une agréable balade de 79,1 km. Il fait très chaud, néanmoins, nous partons visiter la ville. Une belle ville normande aux nombreuses maisons à colombage

dans la rue Thiers à Bernay, le clocher de l’église Sainte-Croix

la nef et le chœur de l’église Sainte-Croix

Au 34 rue Thiers un immeuble d’un étage à colombage dont le remplissage est très recherché voire artistique ! les poutres sculptées sont magnifiques

quelques détails du remplissage en terre cuite

Au 4 rue Thiers, un autre immeuble à colombage et à encorbellement magnifiquement ouvragé au niveau des étages

Décor de colonnettes, engoulants et personnages

un buste de femme

Un engoulant ou rageur est en architecture une extrémité sculptée en forme de gueule. Il s’agit d’une tête d’animal réel ou imaginaire sculptée sur les poutres de charpente au niveau de la sablière, de l’entrait ou des poinçons mais aussi des colonnes ou des gouttières. Souvent, les engoulants représentent des têtes de dragons mais il peut s’agir de crocodiles, serpents, goules ou autres bestiaires représentant le mal.

Distance parcourue : 79,1 km – temps de pédalage : 5h 21 – moyenne : 14,8 km/h – altitudes mini : 117 m, maxi : 332 m – montée totale : 544  m – descente totale : 575 m – pente max : 10% – θ : 25,8° à 19h 10

Distance cumulée : 262,5 km – temps de pédalage cumulé : 18h 09

Jeudi 23 août 2018, St Antoine la Forêt (76, Seine-Maritime)

Le trajet de Bernay à St Antoine la Forêt sur Routeyou d’un simple clic.

Nous quittons le camping à 7h 50 et commençons par une belle descente de 1,3 km (dénivelé 37 m), pas de quoi chauffer nos muscles ! puis nous remontons le versant opposé de la vallée, une belle grimpette de 2 km (dénivelé 51 m), échauffement garanti !!!

Nous suivons la vallée boisée de la Véronne sur la D29, le soleil fait de temps en temps de timides apparitions.

Dans une montée, à la sortie d’un virage, apparaît une petite vallée, la Vallée Normand, sur la D29 près de Tourville sur Pont Audemer

Enfin une ville un peu plus importante, nous arrivons à Pont Audemer et en profitons pour nous approvisionner

Innovation : pas de pont pour les cyclistes, nous traversons la Seine sur le bac (gratuit, lien pour les horaires) à Quillebeuf sur Seine. Le pilote est parti manger, nous profitons de la coupure de midi pour déjeuner à proximité de l’embarcadère

avec une vue très « pittoresque » sur la raffinerie de Notre Dame de Gravenchon et le tanker amarré sur l’autre rive

Piétons, cyclistes et automobilistes attendent le départ de 13h 30 (un départ tous les 20 mn)

Après une montée de 4 km avec une pente de 4-5%, sous un ciel menaçant chargé de gros nuages noirs, nous arrivons au camping « Hameau des Forges« .

Surprenant !! un grand immeuble gris, décrépi, inhabité et une cabine téléphonique d’un autre âge à l’entrée, suivi d’une remise en ruine, un chemin défoncé dessert l’ensemble ! de quand date le dernier passage de la tondeuse ?

L’accueil est chaleureux, elle nous met un peu à l’écart près des sanitaires car le terrain va être investi par des hollandais venus faire de l’ULM pendulaire ce week-end

Par trois fois nous essayons de visiter le hameau et trois fois les averses normandes nous ramènent sous la tente

Sale temps à St Antoine la Forêt ! même pour les chevaux. Un camping à éviter par les cyclotouristes, aucun aménagement pour se mettre à l’abri, pas de restaurant à proximité, rien …

Distance parcourue : 63,9 km – temps de pédalage : 4h 24 – moyenne : 14,5 km/h – altitudes mini : 0 m, maxi : 180 m – montée totale : 448  m – descente totale : 480 m – pente max : 6% – θ : 23,5° à 15h

Distance cumulée : 326,4 km – temps de pédalage cumulé : 22h 33

Vendredi 24 août 2018, Offranville (76, Seine Maritime)

Le trajet de St Antoine la Forêt à Offranville sur Routeyou d’un simple clic.

 

La journée commence encore par de la descente 1,9 km et un dénivelé de 106 m pour rejoindre la D173 que nous empruntons sur quelques centaines de mètres au grand dam des automobilistes qui nous le font comprendre. Les 1m50 entre le cycliste et leur voiture, ils ne connaissent pas, le 1m se perd quelque part dans la nature !!

A 8h, nous sortons du camping. Nous descendons dans la forêt lorsqu’une trouée se présente, l’occasion d’une photo ensoleillée

Sur la D173, l’abbaye Notre-Dame-du-Vœu, dite abbaye du Valasse, est une abbaye cistercienne fondée vers 1150 par Galéran IV, comte de Meulan, de retour de croisade.

L’abbaye est détruite au 15ème siècle par les Anglais, puis reconstruite à l’aide des pierres de la carrière du Valasse. Détruite durant la guerre de Cent Ans par les troupes anglaises, elle est saccagée par les protestants en 1562. A la Révolution française, elle est confisquée à l’Église et devient demeure châtelaine.

A l’entrée de Rocquefort, à la sortie d’un virage, la surprise un raidillon à 10% ! il ne reste plus qu’à pousser le vélo.

Des moutons dans le ciel, la chaumière au bord de la route et la récupération de l’effort fourni sont les prétextes pour le coucou matinal

Aux environs de Brametot, nous pédalons dans un tableau : l’éteule, les bosquets, le vallonnement sur fond de ciel couvert de nuages aux différents tons de gris, les tons pastels donnent à ce paysage un motif pictural

L’entrée de la « Véloroute du Lin » (autre lien) à St Pierre le Viger, un bel aménagement pour les cyclistes, l’office du tourismes est installé à côté de l’ancienne gare et met à la disposition des cyclistes de quoi regonfler les roues : pompe à main et compresseur

Un chemin direct vers Offranville, notre étape du jour, l’étape Warmshovers dans la famille Ardouin a été programmée par Simone bien avant notre départ.

Dans un vaste champ, 5 engins foncent à vive allure et soulèvent des nuages de poussières. 5 enrouleuses ramassent le lin

Pour votre culture :

Le lin cultivé (Linum usitatissimum L.), très différent de ses ancêtres, est une espèce annuelle. Suivant les critères de sélection, elle comprend des variétés dont la production principale est la fibre et d’autres la graine.

Les étapes de la récolte

L’arrachage correspond à la première étape de la récolte. Après leur arrachage, les pailles de lin disposées au champ, en andains, subissent le rouissage. Cette étape détermine en grande partie la qualité du lin. Elle correspond à l’action des micro-organismes du sol (champignons, bactéries) sur les tiges. Il est généralement nécessaire de retourner le lin pour obtenir un rouissage homogène. Quand les lins sont rouis, les pailles sont enlevées du champ par enroulage. L’opération consiste à enrouler les andains pour former des balles rondes tout en :

• conservant aux tiges leur disposition parallèle,
• permettant aux balles de se dérouler ultérieurement, pour reformer l’andain et autoriser l’extraction des fibres.

L’enroulage mobilise une machine spécifique appelée enrouleuse. Celle-ci soulève les pailles et les entraîne vers une cellule dont la dimension s’ajuste au diamètre des balles. L’originalité de l’enroulage du lin repose sur l’insertion de 2 ficelles sur l’andain de pailles afin de permettre le déroulage des balles et l’extraction des fibres qui composent les tiges. Les pailles de lin récoltées bien sèches et stockées dans de bonnes conditions se conservent de nombreuses années. Elles peuvent alors subir le teillage. Le teillage est l’opération mécanique qui s’exerce sur les tiges de lin rouies, pour en extraire les fibres.

Après cet intermède, nous continuons sur Offranville que nous atteignons à 16h. En attendant l’heure du rendez-vous fixé à 18h, nous passons au lavomatic et visitons le centre ville en passant par l’église et sa croix

L’église actuelle date du 16ème siècle ; mais dès le 10ème siècle il y avait en ce lieu un édifice.

L’église très lumineuse fait baroque, sans l’exubérance des églises allemandes

La poutre de Gloire de forme semi-elliptique originale est ornée d’un grand Christ agonisant encadré de la Vierge et de saint Jean ; le tout en bois polychrome date de 1601. Le nouveau maître autel date de 1971. Il est l’œuvre d’Alexandre Hebert, ébéniste offranvillais. La table de pierre cet autel renferme des reliques de martyrs. Le panneau doré qui orne le devant de cet autel est l’œuvre d’Étienne Poirier, de Paris.

A l’heure convenue, nous retrouvons nos hôtes Véronique, Tom leur petit fils et Eric qui reviennent du bord de mer

Nous avons passé une soirée très agréable en compagnie de nos hôtes. Au dîner : un plat de lasagnes aux légumes excellent ! le plein d’énergie pour le lendemain.

Distance parcourue : 77,7 km – temps de pédalage : 5h 40 – moyenne : 13,7 km/h – altitudes mini : 14 m, maxi : 154 m – montée totale : 603  m – descente totale : 662 m – pente max : 10% – θ : 20,4° à 18h

Distance cumulée : 404,1 km – temps de pédalage cumulé : 28h 13

Samedi 25 août 2018, St Firmin le Crotoy  (80, Somme)

Le trajet de Offranville à St Firmin le Crotoy sur Routeyou d’un simple clic.

Un petit déjeuner copieux, un brossage de dents, nous prenons congé de nos hôtes et nous voila prêt à lever l’ancre. Il est 8h. Eric nous accompagne jusqu’à l’entrée de la « Véloroute du Lin » qui descend la vallée de la Scie en direction de Dieppe.

Pour se faire une idée de la balade, le profil de l’itinéraire, l’altitude mini 2m et l’altitude max 118 m

A la sortie de Hautot sur Mer, le moulin à eau sur la Scie attire l’œil

La véloroute se termine à Pourville sur la côte d’Albâtre, par un ouvrage surprenant et insolite

un ouvrage en bois sur pilotis et en lacets.

Une belle montée sur la D75 à Hautot sur Mer offre une vue spectaculaire sur les falaises de Pourville

C’est jour de marché à Dieppe, c’est la cohue au bout de la rue Victor Hugo où nous ne manquons pas de remarquer l’admirable fresque sur le mur d’un immeuble

L’église St Jacques à Le Tréport, la nef et le chœur

Toutes les fenêtres, récemment restaurées, sont décorées de vitraux sortant des ateliers de M. Lusson, à Paris. On remarque surtout ceux du sanctuaire et de la chapelle de la Vierge

L’intérieur est remarquable pour ses clés de voûte pendantes du 16ème siècle

Au début du 11ème siècle, le comte d’Eu détourne la Bresle de son lit pour étendre le port et fragilise ainsi l’église de la ville, qui ne résista pas aux intempéries et s’effondra en 1360. Le bâtiment fut reconstruit, mais cette fois ce furent les Anglais et les Huguenots qui rasèrent l’édifice. La troisième fois fut la bonne : dans la deuxième moitié du 16ème siècle, l’église Saint-Jacques s’installait définitivement sur le coteau.

On ne pouvait pas passer Le Tréport sans une photo des falaises

A la sortie de Le Tréport, nous empruntons la D940, la seule route parallèle au trait de côte, une route à grande circulation mais pas si fréquentée ce samedi après midi. Elle passe sur la commune de Woignarue qui est une station balnéaire picarde, située entre l’embouchure de la Bresle et la baie de Somme, dont le bourg est à 3 km du rivage de la Manche. L’altitude de 76 m permet une vue sur la Manche et la commune de Cayeux sur Mer

Toujours à Woignarue, un petit château et indissociable du « manoir » les chevaux au lieu-dit Beaumer

Nous découvrons à St Valéry sur Somme que Barbie habite en France et en baie de Somme, la preuve en image

A la gare de St Valery Canal, les wagons attendent la locomotive qui les emmènera en voyage

Le train tiré par la locomotive 030 T Pinguely N° 101 du Chemin de fer de la baie de Somme au niveau de Ponthoile

La fatigue s’accumule depuis ce matin : les dénivelés, le vent de face et les kilomètres. A la sortie de Le Crotoy, Simone saute sur le premier camping rencontré « Les Marguerites » à St Firmin Le Crotoy, il est 17h30. « Dans un cadre calme et verdoyant, des espaces ombragés vous permettent de vous établir le temps d’une pause. » Les propriétaires sont charmants et sympathiques.

Distance parcourue : 91,9 km – temps de pédalage : 6h 05 – moyenne : 15,9 km/h – altitudes mini : 2 m, maxi : 118 m – montée totale : 549  m – descente totale : 638 m – pente max : 10% – θ : 17,4° à 19h 40

Distance cumulée : 496 km – temps de pédalage cumulé : 34h 18

Dimanche 26 août 2018, Wimereux (62, Pas-de-Calais)

Le trajet de St Firmin le Crotoy à Wimereux sur Routeyou d’un simple clic.

Un troupeau de chevaux dans un pâturage est l’occasion d’une halte près de Saint Quentin en Tourmont sur la D204 appelée route de Forest Montiers

Forest-Montiers est une commune française située dans le département de la Somme.

Au fur et à mesure de notre progression vers le nord, la luminosité baisse et le ciel se couvre d’un gris uniforme. L’entrée, sur la rive de la Liane, de Boulogne sur Mer n’est pas particulièrement pittoresque. Des gouttes ! il faut mettre la housse et le K-Way, le temps d’une photo et c’est reparti

Du monde dans la ville, malgré le temps, des piétons partout. Il est difficile de se frayer un chemin même sur les pistes cyclables. Un peu d’air sur le front de mer à la sortie de la ville

C’est le déluge à l’approche de Wimereux. Heureusement qu’il y a la piste cyclable, on se sent plus en sécurité

A 15h nous nous arrêtons au café de la Mairie dans le centre de Wimereux. Nos hôtes Warmshovers nous attendent pour 17h. Nous meublons les 2h, à l’abri, en buvant des chocolats chauds et en observant la faune locale qui est très bruyante.

Sylvie et Eric nous reçoivent en hôtes attentionnés, du thé et du gâteau pour nous réchauffer et spotify distille du blues pour l’ambiance (I like pour le fun). Pour le dîner salade et pizza et discusion autour du vélo, des sites remarquables sur notre trajet du lendemain

Sylvie et Eric ne sont pas des cyclotouristes mais ils se sont achetés des vélos électriques pour aller au travail.

Distance parcourue : 77,5 km – temps de pédalage : 4h 51 – moyenne : 15,9 km/h – altitudes mini : 2 m, maxi : 112 m – montée totale : 391  m – descente totale : 302 m – pente max : 6% – θ : 13° à 15h

Distance cumulée : 573,5 km – temps de pédalage cumulé : 39h 09

Lundi 27 août 2018, Oye Plage (59, Nord)

Le trajet de Wimereux à Oye Plage sur Routeyou d’un simple clic.

Nous prenons la route à 7h50 en même temps qu’Eric. Un ciel gris mais pas de pluie, la journée sera plus sereine. Quelques courses avant de quitter Wimereux

Chez Sylvie et Eric nous étions à 9 m au dessus du niveau de la mer. Pour sortir de Wimereux, nous grimpons à 42 m, nous découvrons la ville et la baie

Quelques kilomètres plus loin, la route passe dans les dunes, un paysage inattendu mais beau

Le phare du cap Gris-Nez de type tour cylindrique en maçonnerie de pierres apparentes, dont le faisceau porte à 45 km, a été mis en service en 1957

Le cap Gris-Nez est une falaise de 45 m de hauteur situé à Audinghen dans le Pas-de-Calais. Il s’agit du point du littoral français le plus proche de l’Angleterre, seulement 30,3 km. C’est un site remarquable classé en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique dont le Conservatoire du littoral a acquis 130 ha.

Au dela de la Manche, dans la brume, nous distinguons les falaises de Douvres

Du vent ! du vent et toujours du vent, nous progressons sur la D940 en nous cramponnant au guidon, Simone en a des crampes.

Balayé par le vent d’ouest, la départementale serpente dans ce paysage vallonné

Escalles village de la Côte d’Opale, il est principalement connu pour abriter le cap Blanc-Nez, l’un des principaux sites touristiques du nord de la France. Le village est ainsi l’une des huit communes formant le Grand Site des Deux Caps.

La rue de la Mer aboutit dans la Manche

et permet d’admirer les falaises et la plage à leur pied

Nous profitons d’un abri à l’office du tourisme, déjeunons et reprenons des forces pour braver le vent et la côte à la sortie du village.

A l’intérieur d’un virage, le vent me plaque contre le talus, je mets pieds à terre et en profite pour récupérer et photographier la montée

Une montée de 1 km et un dénivelé de 73 m

Une belle vue de la D940 à Sangatte sur les falaises de Douvres

L’eldorado pour les émigrés, si proche et pourtant inaccessible !!

Nous arrivons à Calais. C’est la ville la plus peuplée du département, bien qu’elle n’en soit pas le chef-lieu, cette fonction revenant à Arras. Elle en est également l’une des plus étendues (juste derrière la vaste commune d’Oye-Plage). Située face au sud-est de l’Angleterre, son port (premier de France pour le transport de passagers) et le tunnel sous la Manche en font la principale ville française de liaison avec la Grande-Bretagne.

L’église Notre-Dame de Calais date des 14ème et 16ème siècles

Elle ne ressemble à aucune autre église de France, en effet, c’est le seul bâtiment religieux construit selon le style perpendiculaire anglais et son clocher se trouve au centre du bâtiment.

Une vue de la nef, du chœur et du retable baroque élevé et sculpté en 1628 par le sculpteur flamand Adam Lottmann

Après la prise de Calais en 1347, Edouard III rattacha Notre-Dame à l’archevêché de Canterbury. La ville ayant été vidée de ses habitants, les anglais firent appel à des ouvriers flamands, alors alliés, pour construire les parties hautes de la nef, le chœur et le clocher. Les carrières de pierre étant inaccessible, toute l’église fut montée en briques de sable. Les chapiteaux à motif de choux frisés, les bandes d’arcatures ogivales des murs extérieurs et les tourelles en encorbellement sont la signature des maçons flamands.

L’hôtel de ville

Bâtiment doté d’une structure en béton conçue par l’architecte Louis Debrouwer, construit de 1911 à 1923. Le monument est classé pour les parties extérieures : l’ensemble des façades et toitures sur rue et le beffroi ;

pour les parties intérieures : le hall d’honneur et sa verrière, l’escalier d’honneur (y compris la rampe et la verrière), le couloir de desserte du premier étage, les salles d’apparat du premier étage (y compris leur décor)

la salle des mariages, le salon d’honneur, le salon du conseil municipal et le cabinet d’apparat.

Ma carte peu précise ne nous a pas permis de trouver le camping initialement prévu, nous nous arrêtons sur le camping du Casino à Oye Plage

Le site du camping vante « De notre établissement, vous pouvez découvrir la réserve naturelle du Platier d’Oye à 150 m ». Après le rituel, nous partons à pied visiter la réserve naturel

La réserve naturelle nationale du Platier d’Oye est située en bord de mer dans la partie nord-est de la commune. Classée en 1987, elle s’étend sur 391 ha, dont 141 hectares terrestres et 250 hectares sur le domaine public maritime. Elle protège un ensemble de milieux littoraux favorable à l’avifaune migratrice. Elle peut être visitée, avec ou sans guide

Fin de la 1ère partie, la partie française, la montée jusqu’à la frontière belge que nous atteindrons demain se trouve dans l’épisode suivant.

Distance parcourue : 65 km – temps de pédalage : 4h 34 – moyenne : 14,3 km/h – altitudes mini : 1 m, maxi : 112 m – montée totale : 509  m – descente totale : 530 m – pente max : 14% – θ : 21,5° à 17h

Distance cumulée : 638,5 km – temps de pédalage cumulé : 43h 43

A suivre : Périple 2018 : France, Belgique, Pays Bas, Allemagne et retour (Belgique et Pays Bas)

L’album photos : Périple 2018 de La Genaudière à Oye Plage 1/4