Du 26 mars 2016 au 02 avril 2016 dans les Côtes d’Armor (22)
Une petite semaine iodée en compagnie de Ghislaine dans un gîte à Ploubaznalec.
Le village de Ploubazlanec est un haut lieu de la pêche, sous toutes ses formes et constituent avec les exploitations agricoles, une des activités majeures.
Cette pêche déploie ses filets, drague la coquille, relève ses casiers à crustacés et capture bars et lieus à la ligne.
Nous avons rendez-vous à 14h avec la propriétaire, une agricultrice de Lézardrieux.
L’installation terminée, malgré le vent et le ciel chargé, nous partons en direction de la mer, la Manche en occurrence.
Quel est le chemin le plus court vers la mer ? les touristes vont nous répondre !
Nous sommes en Bretagne, les croix et les calvaires sont omniprésents ! ici le calvaire Cornic, construit par Yves Cornic. Il est remarquable pour sa forme triangulaire (symbole de la Trinité).
La mer nous fuit, la marée sera basse vers les 17h. Il n’est que 15h40, l’estran se dégage
Après une nuit de tempête, nous nous réveillons sous un ciel relativement dégagé, le soleil brille lorsque nous entamons notre rando du matin le « Circuit de la pointe de l’Arcouest ». Il passe par l’embarcadère pour l’île de Bréhat, idéal pour une reconnaissance des lieux
Le PR nous emmène par des sentiers et des trottoirs dans l’anse de Launay au lieu dit Launay Mal Nommé
L’horizon est bien gris mais la mer illuminé par le soleil est d’une belle couleur turquoise.
Le baptême des ponchos de randonné est consommé, ils sèchent rapidement au vent
Après un passage délicat d’une centaine de mètre sur des galets, nous retrouvons un sentier côtier avec vue sur la mer à travers les arbres dénudés
Nous profitons du spectacle !
Il nous a fallu 1h en traînant, pour rejoindre l’embarcadère à l’Arcouest
Nous avons droit à une petite douche au retour
Après le déjeuner, nous partons pour notre deuxième rando « Sur les pas des Islandais ».
De 1852 à 1935, chaque année, 40 à 50 goélettes armées chacune de 20 à 25 hommes, appareillaient de Paimpol pour aller pêcher la morue sur les côtes d’Islande. Pendant cette période, environ 120 goélettes firent naufrage, 70 d’entre elles furent perdues corps et biens et près de 2000 marins périrent en mer.
Le soleil est au rendez-vous
Nous sommes en bord de mer, mais les sentiers sont raides, la végétation est omni présente et le balisage est remarquable
Nous marchons sur des sentiers coincés entre les différentes propriétés des lotissements. L’allium triquetrum, une fleur blanche est une bulbeuse de littoral, à croissance rapide, elle est partout !
Au calvaire Cornic (voir 1er jour) nous dévions en direction de la tour de Kerroc’h, elle se mérite ! le sentier est très raide ! mauvais pour le dos de Simone
La tour de Kerroc’h est une tour de granit, elle date de 1873, est surmontée de la statue de la Vierge et de saint Joseph avec l’enfant Jésus. La tour dont la bénédiction solennelle fut donnée par monseigneur David le 7 septembre 1873 est positionnée sur une éminence rocheuse. Elle a été construite sur un site boisé offert par le maire de l’époque M. Jacob, le coût de la construction ayant été supporté par Madeleine Janoly, pâtissière à Paimpol. Le monument commémoratif sert d’amer pour les marins.
J’escalade l’escalier en colimaçon, par l’encadrement des fenêtres, je découvre la côte
Nous revenons sur nos pas et continuons le circuit à partir du calvaire. La visite de la chapelle de Perros Hamon (XVIIIème siècle) s’impose, elle fut appelée « chapelle des naufragés » par Pierre Loti
Dans la nef, les murs sont recouverts de plaques de bois à la mémoire des disparus en mer, l’autel est richement décoré
Nous progressons à mi hauteur sur un sentier « coloré » et odorant, intrigués par la diversité et l’exotisme de la flore
Après le hameau de Porz Even, la chapelle de la Trinité dédiée à Notre Dame des marins, date du XIXème siècle. C’est la 5ème version que nous découvrons, la 1ère version date du XIIème siècle
Miam !! miam !! Ghislaine salive à la vue des parcs à huîtres qui nous laissent de marbre
L’étape suivante nous conduit à la Croix des Veuves, appelée ainsi par Pierre Loti car les femmes des marins venaient parfois y guetter en vain le retour des goëlettes d’Islande
Comme pour la balade du matin, nous avons pris notre temps profitant du bon air frais et iodé dans cette campagne bretonne.
Lundi 28 mars, un ciel gris sombre à l’ouest, un ciel dégagé à l’est, un magnifique soleil matinal sur le gîte et l’arc en ciel qui encadre le château d’eau
Ce matin course à Ploubazlanec : du saucisson chez le boucher pour Ghislaine et du pain pour tout le monde. Pendant que ces dames préparent le déjeuner avec les légumes de La Genaudière et l’agneau de chez Adrien, je pars en balade en bord de mer à Rolosquet près de l’estuaire du Trieux
Après le déjeuner nous prenons la voiture jusqu’à Loguivy de la Mer pour la rando « Circuit de Loguivy de la Mer », c’est le jusant ou reflux : la période pendant laquelle la marée est descendante, l’estran se découvre et de nombreux îlots apparaissent
Nous empruntons le GR34 qui grimpe à la sortie de Loguivy de la Mer en direction de l’embouchure du Trieux, un dernier coup d’œil en arrière
Dans l’estuaire du Trieux, l’îlot et l’ancien poste de douane
Sur le sentier escarpé, il faut se ressourcer
La grimpette se fait sur un escalier de rondins, aménagé à l’américaine (je suis conditionné par les visites des parcs américains)
De belles perspectives en vue plongeante sur une eau turquoise et la côte de granit rose
C’est l’aventure à flanc de montagne sur un sentier escarpé
Petite remarque, Simone ne s’est pas convertie à l’islam !! malgré le semblant de foulard.
L’aventure continue, lors de la traversée des marécages (!), un choix difficile : des rondins glissants ou la terre imprégnée d’humidité
Les femmes choisissent la terre humide tandis que je les photographie en passant sur les rondins
Nous quittons le GR34 en direction de Gélard jusqu’à l’allée couverte de Melus
Elle atteste de la présence d’agriculteurs et d’éleveurs au néolithique.
La fin de la randonnée est moins aventureuse, nous traversons des lotissements récents parsemés d’anciennes maisons pour aboutir dans l’anse de Launay et le port de Loguivy de la Mer
Une petite averse à l’arrivée au port, du beau temps le long du Trieux puis une deuxième averse dans la montée de la rive du Trieux vers Gélard, une belle balade un peu sportive. La fiche fournie par l’office du tourisme indique 15 km mais pour Route You, il n’y a que 7,13 km (?)
Nous sommes mardi et n’avons toujours pas profité des délices de la mer donc direction, Paimpol en voiture, c’est jour de marché.
Quelle déception ! personne ne veut ouvrir les huitres !
Bof !! nous partons en randonnée à partir du port de plaisance sur le GR34
Après le port nous découvrons l’anse de Paimpol et le château situé sur l’autre rive à Ploubazlanec
C’est un des bâtiments du lycée d’enseignement professionnel Sainte Elisabeth Kersa, ils ont les moyens et le cadre est magnifique.
Le GR34 surplombe l’anse de Paimpol
et nous découvrons Perros Hamon, Porz Even et la file indienne de voiliers sans voile …
la superbe cabine téléphonique
L’heure du déjeuner sonne à la pointe de Guilben, le restaurant un 5 étoiles par son cadre et les menus à la carte
Le contour de la baie de Poulafret nous guide vers l’abbaye de Beauport
Située à l’entrée de Paimpol, cette abbaye est le témoin de huit siècles d’Histoire.
C’est en 1202 que le Comte Alain de Goëlo fonde l’abbaye de Beauport en face de celle de l’île de Saint Riom. Ses premiers siècles d’existence furent bercés par l’ère monacale, mais également par le commerce maritime grâce à son emplacement idéal, entre terre et mer.
Ce sont les chanoines prémontrés qui ont bâti l’édifice et ses abords. Ils y cultiveront notamment les pommes à cidre dans le verger alentour, tout en élevant des moutons dans les prés salés. Une vie tranquille qui perdurera jusqu’à la Révolution française.
Le tour du propriétaire se fait sous le soleil étincelant
Les femmes courent à la recherche d’un banc à l’abri du vent pour une petite ricoré.
La femme sans tête intrigue Ghislaine qui regarde cela de près
Une rando de 11 km très sympa qui mixe nature, vieilles pierres et paysages citadins
Déjà mercredi (30/03/2016), un temps mi figue mi raisin mais pas de pluie. Une rando au départ de la crique de Porz Pin, une petite plage familiale mais pas trop fréquentée d’après les guides touristiques. Galets et rochers roulants, mer plutôt tiède en été par marée montante, car réchauffée sur les galets
Le parking se trouve pratiquement au niveau de la mer, la crique est très encaissée et pour en sortir, c’est la grimpette
Puis le GR emprunte une petite route au sommet de la falaise pour redescendre sur Bréhec
à Bréhec une belle petite plage est prolongée par le port
Un constat : Bréhec ne vaut pas le détour !
Nous empruntons le même chemin pour le retour, ces dames se prennent pour des sémaphores
Au retour, nous nous arrêtons dans un vivier repéré à l’aller, une petite route en cul de sac et très étroite ce qui ne rassure pas notre conductrice en plus pour rien car ils ne les ouvrent pas.
Nous décidons de passer par la case restaurant pour la cure de poissons ou de fruits de mer et d’huitres pour Ghislaine, notre choix se porte sur le Neptune
Ghislaine a droit à ses huitres, pas de moules ce n’est pas la saison donc Simone et moi prenons du lieu jaune un poisson au goût délicat. Le lieu jaune est péché à la ligne sur les côtes atlantiques, bretonnes et en Manche donc pas de pêche intensive.
Le déjeuner est excellent et nous avons « mangé » en respectant la planète !!!!
De retour au gîte nous partons à pied à Lannévez et l’anse de Gouern. Le sentier est noyé et Ghislaine en est victime, l’éclaireuse est efficace car nous échappons au pire !
De la montagne partout sur cette côte
Jeudi, la météo annonce la plus belle journée de la semaine, l’idéal pour visiter l’île de Bréhat.
Nous nous levons aux aurores : petit déjeuner, 45 mn de marche jusqu’à l’embarcadère de la pointe de l’Arcouest et départ de la navette à 8h 15.
10mn de traversée et nous débarquons
Agapanthes, hortensias, échium… en se promenant le long des sentiers côtiers, Bréhat porte décidément à merveille son surnom d’île aux fleurs. La botanique n’est pas la seule attraction de l’île de 3 km de long et 1 km de large.
Ghislaine nous a préparé un tour de l’île, il débute par la montée à la chapelle Saint Michel qui domine le paysage de ses 33 m
La chapelle date de la 2ème moitié du XIXème siècle d’après René Couffon.
Elle a été construite sur les ruines de l’ancien et premier sémaphore, détruit par la foudre en 1820. Elle sert d’amer pour la navigation. Elle a été restaurée par l’ingénieur des Ponts-et-Chaussées Léonce Reynaud en 1860, en remerciement des services offerts par les tailleurs de pierre de Bréhat lors de la construction du phare des Héaux de Bréhat.
La petite habitation privée, située devant la chapelle est datée de 1898.
La vue sur le chapelet d’îles est splendide
Le moulin à marée du Birlot a été construit de 1633 à 1638 par le Duc de Penthièvre, seigneur de Bréhat. De gros travaux ont été réalisés en 1744, date que porte le linteau de la porte cintrée
Il a produit de la farine jusqu’en 1920, date à laquelle un boulanger vient s’installer sur l’île qui fait alors venir sa matière première du continent.
Nous continuons notre tour de l’île, la croix de Maudez, le passage du pont ar Brad un pont dit « le pont Vauban » parce que le célèbre maréchal de France aurait donné l’ordre de le construire, même s’il n’est probablement jamais venu à Bréhat. Il nous emmène sur l’île nord qui est beaucoup plus sauvage, où nous continuons notre boucle.
Le premier phare du Rosédo construit en 1858 par l’entrepreneur Mahé, d’une hauteur de 11,50 m est une tour carrée en maçonnerie de pierres apparentes, accolée au corps de logis qui contient le magasin et la maison du gardien. Il s’élève à 27,5 mètres au-dessus de la mer.
Le phare actuel, construit de 1947 à 1949 selon les plans des architectes et entrepreneurs Henri Auffret et Joël Hardion, est une tourelle rectangulaire à face arrondie accolée à la façade d’un corps de logis en moellons de pierres de tailles et toiture en ardoises. Le corps est peint en blanc et porte l’inscription « ROSEDO »
Il mesure 13,10 mètres et domine la mer à 40 mètres. La focale est à 11 mètres de hauteur.
À l’origine, avec son jumeau le phare du Paon, l’alignement des deux phares permettait d’éviter l’écueil de la Horaine au large de la pointe du Paon.
Sous le granit rose du phare du Paon se trouveraient les Pétrifiés de Bréhat
Plusieurs élevages subsistent sur l’île accentuant son charme champêtre.
Le passage des touristes à la pointe du Paon laisse des traces, c’est un univers minéral où la végétation est rare
Que la vie est dure quand il faut se relever au pied du phare du Paon !
Même un convoi exceptionnel, tellement exceptionnel qu’il occupe toute la largeur de la route
Nous continuons notre boucle par la façade est, elle se termine sur l’embarcadère où je prends le temps d’admirer le petit château à Crec’h Guen
Le jusant c’est à dire la marée descendante prolonge la chaussée de l’embarcadère. Nous nous mettons à l’abri du vent pour attendre la navette de retour
A 16h 15 nous débarquons à la pointe de l’Arcouest
Nous rallions à pied Ploubazlanec pour un passage chez le boulanger avant de rentrer.
Un rituel immuable pour Ghislaine et Simone, la boite de raviolis le jeudi soir
Vendredi, le dernier jour de notre séjour dans les Côtes d’Armor est réservé à une excursion au sillon de Talbert et à la visite de l’arrière pays qui se termine à Pontrieux.
Nous nous arrêtons à Pleubian où nous admirons la chaire extérieure et son calvaire (XV-XVIème siècle)
On peut considérer ce monument comme la première tentative de calvaire historié précédent les grands calvaires bretons qui sont édifiés tout au long du XVIème siècle. Un escalier de 9 marches, flanqué de deux bénitiers, donne accès à une tribune circulaire. La tribune est ceinte d’un parapet décoré sur tout son pourtour extérieur, d’un bas-relief représentant la Passion du Christ et sa Résurrection : la Cène, le baiser de Judas, la Flagellation, le couronnement d’épines. Au centre de la tribune se dresse un calvaire portant d’un côté le Christ, de l’autre la Vierge.
La tradition rapporte qu’on aurait bâti cette chaire-calvaire en souvenir des prédications de Saint Vincent Ferrier, moine dominicain espagnol appelé le duc Jean V de Bretagne pour redonner au peuple un élan mystique.
Prochaine étape, le sillon de Talbert : ce n’est ni un mirage, ni une digue fortifiée due à un délirant Vauban écolo. C’est une curiosité géologique, une spectaculaire exception de la nature qui nous donne rendez-vous pour marcher au ras de l’eau et d’une flore préservée.
La tête dans les épaules, les femmes avancent d’un pas allègre
le Sillon de Talbert s’avance de 3 km dans une mer parsemée de rochers
Comme nous avons la patate, nous passons outre le Bigouden blues
et longeons la côte sur le GR34 en profitant d’un banc avec vue sur mer pour déjeuner.
Un monolithe se dresse sur notre route, d’après les traces, il n’attire pas grand monde
Le jusant découvre des sculptures inachevées comme cette tête de chien
De retour au parking du sillon Talbert, je surprends une tablettographe, elle contribuera à l’album les « tablettographes » à travers le monde
Pour nous rendre à Pontrieux, la ville aux 50 lavoirs, nous passons par le château
Nous visitons le jardin clos, les hôtels à insectes
Nous sommes trop tôt dans la saison pour cette visite du jardin.
Un mirage ! Simone a rapetissé
Nous voila à Pontrieux qui fut, du XVème siècle au XIXème siècle, une ville commerciale active. Il s’y échangeait notamment des céréales, des toiles de lin principalement, et des chevaux. Jusqu’au XIXème siècle, le pont Saint-Yves de Pontrieux était le seul, entre Guingamp et la mer, qui permettait de franchir le Trieux et de passer ainsi du Trégor sur la rive gauche, au Goëlo sur la rive droite.
De nombreux lavoirs (XVIIIème et XIXème) bordent le Trieux. Ces lavoirs, construits au fond des jardins des maisons bourgeoises, tout le long du fleuve le Trieux
J’adore l’office du tourisme logé dans un magnifique bâtiment à colombage et à encorbellement
Samedi 2 mars 2016, nous libérons le gîte à l’heure prévue 9h30. Nous rallongeons le trajet de retour en passant à Perros Guirec.
A partir du port de plaisance, nous longeons la côte sur le GR34 pour arriver à la plage de Trestrignel, quelques nageuses et nageurs profitent du soleil et de la fraîcheur de l’eau en compagnie des mouettes
La Manche ou la Méditerranée ? par endroit on peut se poser la question à la vue des fleurs, de ces pins et de la couleur de l’eau
Une excellente semaine de balades sportives, de balades cools avec une météo clémente, le seul bémol, nous n’avons pas trouvé de viviers avec stand de dégustation comme à Noirmoutier.
L’album photos : 2016 Dans les Côtes d’Armor