Sur la Route de la Soie en Ouzbékistan (1)

Des villes de légende comme Khiva, Boukhara ou Samarcande ont été les hôtes des caravanes chargées de toutes les richesses venues d’Orient. Un voyage à travers le temps et la Grande Histoire de l’Orient !

L’Ouzbékistan, au cœur de l’Asie centrale, est un pays unique en son genre

  • Carrefour des civilisations avec les traces des grands empires : de celui d’Alexandre le Grand à celui des tsars en passant par ceux de Gengis Khan et Tamerlan.
  • Carrefour des modes de vie, entre les tribus nomades et quelques unes des plus anciennes cités sédentaires du monde.
  • Carrefour des religions, à la croisée des influences bouddhistes, chrétiennes et musulmanes, sans qu’aient jamais été réellement effacées certaines traditions laissées par le chamanisme ou le mazdéisme*, le zoroastrisme**.
  • Carrefour culturel enfin, qui se découvre tout au long de la mythique route de la soie qui reliait la Chine à l’Occident avant l’avènement des grandes voies maritimes.

* Le mazdéisme est une religion iranienne qui doit son nom à son dieu principal, Ahura Mazda. Le livre sacré du mazdéisme est l’Avesta. Le mazdéisme a été la religion officielle des empires iraniens Mède, Achéménide, Parthe et Sassanide.

** Le zoroastrisme est une religion monothéiste de l’Iran ancien. Elle est une adaptation du mazdéisme et tire son nom de son « prophète » ou fondateur Zarathoustra, dont le nom a été transcrit en Zoroastre par les Grecs. Cette réforme est intervenue au cours du 1er millénaire avant  J-C.

Le départ : La Flèche en Sarthe

Comme souvent, Simone a choisi Daumin comme agence de voyage. Nous déposons la voiture dans leur garage à La Flèche, puis il nous convoie à Roissy Charles De Gaulle. Le rendez-vous est fixé pour midi, le taxi Matthieu doit nous prendre en charge.

Surprise nous sommes les seuls au départ de la Sarthe, le taxi nous dépose au terminal 2A à Roissy porte 4 (plus de 600€ au compteur ! j’espère que le tarif avait été négocié, bien que je m’en fous !!) où nous devons retrouver le reste du groupe Voyages Internationaux. Une autre surprise ! nous sommes un giga groupe de … 8 personnes avec l’accompagnateur.

Les présentations :

Carlos Rodrigues notre accompagnateur et le reporter photographe professionnel de Nantes 44000

Des plus âgés au plus jeunes

Nadine Gagnant et Michel Martin de Le Château d’Oléron 17480

Simone et Jean-Claude Fluck de Saint Georges des sept Voies 49350

Claire et Alain Jouvin de Noyal 22400

Jean-Louis Dauba Salaunes 33160

Le voyage a failli être annulé par manque de participants !

Khiva

14 juin 2019 Paris – Ourguentch

20h 10 envol à destination de l’Ouzbékistan et de Ourguentch, sur le vol HY 252 d’Uzbekistan Airways sous un ciel bien couvert

Nous aurons droit au « shaker » !!

Dîner et nuit à bord (6h de vol). Pas terrible le vol : pas de place pour les jambes, repas à peine mangeable pour moi !

Ourguentch, le lendemain matin (samedi 15 juin) à 5h 40 heure locale (2h40 heure française)

L’aérogare, du pure style soviétique

Les formalités douanières sont vite torchées, c’était un petit avion un Boeing 757 de 184 places !

Samedi 15 juin

Accueillis par Nassim de son vrai nom Nasimjon Sanakulov et le chauffeur Dost qui signifie Ami

Alain, Nadine, Michel et Jean-Louis, le chauffeur Dost

Première constatation, les routes sont asphaltées, mais parsemées de nids de poule. On se croirait aux sports d’hiver, une piste noire, le chauffeur slalome entre les trous !

Pas de temps mort, nous nous rendons sur le site d’une ancienne ville Toprak Qala, à 60 km de l’aéroport.

Les vestiges de Toprak Qala (“Forteresse de sol”, “Citadelle d’argile”, 4ème siècle – 1er avant JC), un de plus éminents monuments d’urbanisme du Khwarezm (Xorazm en ouzbek), découverts par l’archéologue Sergej Pavlovic Tolstov ( (1907-1976) ) en 1938, sont situés sur le territoire du district d’Ellikqala du Karakalpakstan, dans la plaine où aboutissent les montagnes de Soultanizdague.

Suivez le guide, nous foulons une terre chargée d’histoire !

Toprak Qala fut une importante ville et la capitale de la dynastie des Khwârezm Shahs, appelés parfois Khorezmiens entre 1077 et 1231. Des restaurations sont en cours

Au sommet, un petit speech de Nassim sur l’histoire du lieu, pas facile de se rappeler, heureusement qu’il y a internet

La citadelle m’a semblé intéressante du point de la structure. En effet, il reste des niches, la délimitation des habitations et des salles sont encore visible.

Retour au minibus et en route pour la forteresse de Kyzyl Kala

De bons élèves, tout le monde est attentif Simone, Claire, Michel, Nadine.

Prochaine étape, la forteresse de Kyzyl Kala à environ 3 km, les restaurations en cours mettent en valeur cet édifice construit en briques de terre crue

La forteresse de Kyzyl Kala est située sur le territoire de l’ancien Khorezm (Karakalpakstan moderne), à ​​proximité de la ville antique de Toprak Kala.

Kyzyl Kala est un monument de la dernière période de l’histoire architecturale antique du Khorezm et peut être considéré comme un prototype des châteaux de la période Afrigid avec des colonnes massives.

L’étude des fondations et des ruines de la structure a montré que la forteresse était entourée d’un double vallum ( palissade de rondins garnissant un talus, dans la fortification ) et qu’il y avait des tours de guet à chaque angle de la forteresse. Une rue principale au centre de la colonie conduisait à un temple d’adorateurs du feu où des prêtres zoroastriens tenaient leurs rites sacramentels.

Le paysage au nord-ouest de la forteresse

Nous continuons vers Ayaz Kala (4ème – 2ème siècle avant JC). Les vestiges représentent aujourd’hui un monument historique unique des temps du zoroastrisme, malheureusement accusant les séquelles du temps.

C’est une construction fortifiée située au sommet d’une colline haute de 60 m. Les pentes protégeaient la forteresse des assauts au nord, à l’ouest et au sud. A l’est, le plateau et la forteresse voisine servaient de protection

Un peu de marche et de grimpette pour accéder à la forteresse

Vue de la forteresse, la steppe d’Asie centrale dans toute sa splendeur

Premier contact avec la vie des nomades (sédentaires pour les touristes) au pied de la forteresse, la salle à manger du restaurant est une yourte

La vraie vie pour les nomades que nous sommes

le premier repas ouzbek sous la yourte, un dépaysement !

Il ne manque rien : le pain décoré, des salades, des tomates, des courgettes, des fruits et le thé, … la bière !

Après le déjeuner direction Khiva !

La carte interactive permet de visualiser la situation des trois sites.

Une matinée bien remplie, premier contact avec l’Ouzbékistan, ses paysages, sa population et ses vestiges du passé. Nous reprenons notre minibus direction Khiva et notre hôtel situé dans une ancienne médersa : la Muhammad Rahimkhan II Madrasah au cœur de Itchan Kala, la ville intérieure.

A l’origine une médersa, ou madrassa, ou école coranique, est un établissement d’enseignement (proche des universités médiévales) fondé pour la première fois aux alentours du 5ème siècle de l’Hégire pour assurer l’enseignement supérieur religieux et diffuser les doctrines sunnites.

Malgré la chaleur, beaucoup de monde dans les champs

La soif se fait sentir, un arrêt à l’épicerie dans la ville de Bustan Tyube (озик овкат дукони = magasin de denrées alimentaires) s’impose pour faire le plein

106 km, une sinécure en Europe, une expédition en Ouzbékistan sauf pour les autochtones qui nous dépassent au grand dam de notre chauffeur qui voudrait donner libre court à ses talents de « pilote ».

Le trajet entre le restaurant et l’hôtel à Khiva

Khiva, située au sud du fleuve Amou Daria, est bâtie en deux parties : Dichan Kala, la ville extérieure, et Itchan Kala, la ville intérieure. C’est une ville musée, si la légende veut qu’elle ait été fondée par Sem, le fils de Noé, autour d’un puits, le programme de réhabilitation engagé depuis près de trente ans l’a rendue tellement impeccable qu’on la croirait presque nouvelle.

La ville est retranchée derrière des murailles de brique en terre hautes d’une dizaine de mètres, dans l’ancienne oasis qui était l’ultime étape des caravaniers avant de traverser le désert en direction de l’Iran.

Dans la Muhammad Rahimkhan II Madrasah, notre hôtel Muso To’ra, la cour intérieure de l’ancienne médersa et l’entrée des chambres disposées tout autour

dans l’hôtel Muso To’ra de Khiva

la chambre très spacieuse avec un lit super king size, on aurait pu en mettre 6 comme nous !!!!

Nous partons à la découverte de cette ville magique, la perle du désert du Karakoum, avec le minaret tronqué Kalta Minar, la médersa Mohamed Aminkhan à droite

Après un passage au change, Simone à la sortie du bureau dans la médersa Mohammed Rahim Khan, 100€ = 1 000 000UZS (UZbek Sum) Sum ou Soum

Des moments magiques en débouchant d’une ruelle, le minaret Islam Khoja

suivi du minaret (33 m), de la mosquée Djuma (vendredi ) et la rue touristique avec ses échoppes et ses étals

Le temps défile 19h 30, c’est l’heure du dîner, au Tea House Bir Gumbaz, la table dressée sur la terrasse n’attend que les convives, Nassim préside déjà la table

Les plats arrivent les uns après les autres, bientôt il ne reste plus un millimètre carré de libre. Impossible de tout manger !

Après le dîner, un spectacle de danses et de chants khorezmiens (tout petit extrait !).

La luminosité décline et la ville s’illumine. Khiva by night, le minaret inachevé, Kalta Minar se pare d’or

la médersa de Moukhammad Rakhime khan, le minaret de la mosquée du vendredi et le minaret Islam Khoja à droite

Une longue journée s’achève. Nous sommes debout depuis le 14 juin à 6h et nous sommes le 15 juin (19h heure française) 22h heure locale. Faites le calcul, Simone parait en pleine forme !!!

Boukhara

16 juin 2019 Ourguentch – Boukhara

Nouvelle journée à Khiva dans Itchan Kala entièrement piétonne, dont on visitera tous les coins et recoins

le plan de Itchan kala, la ville intérieure de Khiva

Les ruelles tortueuses nous conduisent à travers la ville fortifiée à la découverte des medersas, ces très belles écoles coraniques, et autres mosquées, car Khiva recèle l’ensemble islamique le mieux préservé de l’Asie.

La place Régistan, le cœur de la ville devant l’entrée de Kunya Ark (la vieille forteresse)

Dans Kunya Ark (la vieille forteresse), l’iwan de la salle de réception

  • Un iwan est l’élément essentiel de l’architecture islamique, constitué d’une grande salle voûtée en berceau brisé, fermée de trois côtés par des murs, mais béante de toute sa hauteur sur le quatrième, généralement en façade ou sur cour. (A partir du 11ème siècle, il est introduit, en Iran, dans les madrasa, puis dans les mosquées, avant de se répandre dans tout le monde musulman).

Les parois sont décorées de majoliques où les couleurs bleue et blanche sont prédominantes. L’iwan est orienté vers le nord pour préserver la salle du trône d’une chaleur excessive durant l’été.

Le plafond de l’iwan

toujours dans Kunya Ark (la vieille forteresse), détail d’une colonne de l’iwan, un travail d’art

Dans la médersa Mazar i Sharif

Toujours dans la médersa Mazar i Sharif, le tombeau de Allaquli Muhammad Bahadir Khan

Une débauche de décorations, un travail « d’artiste », magnifique et impressionnant !

La salle de prières de la mosquée Djuma, la mosquée du vendredi (Juma masjid), elle n’est plus en service pour la prière, 218 piliers de bois délicatement ciselés

La médersa Islam Khodja et son minaret datent respectivement de 1908 et 1910. Islam Khodja était le beau-père et le grand vizir du khan Isfandiar Khan. Les deux monuments témoignent des dernières architectures islamiques notables en Asie centrale. Le minaret, haut de 45 mètres, est le plus haut de Khiva. Son diamètre diminue au fur et à mesure qu’il prend de la hauteur. Des bandes de céramiques bleues et blanches alternent avec des briques de couleur ocre

Dans le Tach Khaouli ou palais de pierre, la yourte, l’habitat d’hiver, était plus facile à chauffer que le palais

L’ensemble est décoré de majoliques bleues

Le Tach Khaouli a été construit de 1830 à 1841 pour le souverain du khanat de Khiva, Alla Kouli Khan, et comprend plus de deux cent soixante pièces autour de trois cours : celle du harem dans la partie nord, celle du Ichrat Khaouli (ou salle d’audience, ou en persan Mekhmonkhaneh), construite en 1830-1832, située dans le quart sud-est et enfin celle de la cour de justice (ou Arz Khaouli), dans le quart sud-ouest (1837-1838).

La coupole du Pakhlavan Makhmoud Mausoleum et les tombes

La vieille ville de Khiva n’est pas l’apanage du tourisme : elle constitue aussi un lieu de pèlerinage. Les fidèles se pressent au mausolée de Pakhlavan Makhmoud, noble bâtiment aux murs de majolique que coiffe un dôme turquoise. Dans la cour, un puits ne cesse d’abreuver jeunes gens et jeunes filles : son eau a le pouvoir de fertilité. Les mères y entraînent leurs filles pour assurer une heureuse descendance

La porte Tach Darvoza (porte Sud), ou porte de pierre, est une des portes de Itchan Kala

et les remparts vus de l’extérieur

Quiconque mourrait à l’extérieur de la ville, ne pouvait être enterré à l’intérieur d’où les tombes au pied du rempart.

Retour vers Ourguentch pour le dîner, un pique nique, dans l’aérogare en attendant le vol intérieur vers Boukhara

A suivre : Boukhara

A propos JC

Jean-Claude Fluck né le 27 mai 1949 à Wittenheim dans le Haut Rhin (68) Le titre du blog est un hommage à Yves Simon
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Une réponse à Sur la Route de la Soie en Ouzbékistan (1)

  1. Carlos Rodrigues dit :

    Super boulot bien détaillé et renseigné ! Belles photos pour ornementer le sujet ! Top…

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