Sept jours de balades sur le GR 34

Du 11 au 19 mars 2017, une semaine de balade dans le Finistère, à l’extrémité de la France, du coté de la pointe du Raz en compagnie de Ghislaine.

Raz : (mot normand, de l’ancien scandinave rās) c’est un détroit parcouru par des courants de marée rapides et le courant lui-même.

La Pointe du Raz en Cap-Sizun, un site naturel remarquable à la pointe du Finistère. La Pointe du Raz est un chef-d’œuvre de la nature, face à l’impétueux Raz de Sein.

Une semaine sans tempête avec en alternance du gris et du bleu, sur fond d’océan émeraude, maaaaagnifique !!!!!!

Le gîte, une maison bretonne typique, familiale sise à Primelin

avec un petit jardinet bien agréable par beau temps

Dimanche matin, sortie découverte : la fontaine et le héron

le chemin vers l’océan

le port de Primelin dans l’anse du Loc’h

L’après midi, du sérieux ! le tour de la Pointe du Raz, le long de la côte sur le GR34. Nous laissons la voiture à Kerherneau. Par un sentier, nous rejoignons la baie des Trépassés

et le GR, d’où nous apercevons le phare de la Vieille et à gauche le phare de la Plate

L’air est vivifiant, nous nous aérons et faisons le plein d’air iodé sur cette côte balayée par les vents d’ouest.

Les falaises abruptes et découpées témoignent de la force des éléments

Nous arrivons au bout du bout : la pointe du Raz, le phare de la Vieille (à droite) et le phare de la Plate (à gauche), l’île de Sein cachée dans la brume

Il y en a qui pense que la Bretagne est plate !!!!

Le retour se fait par la côte sud sur le GR 34 jusqu’à Porzan puis plein nord vers Kerherneau sur un chemin de petite randonnée (PR).

Un beau ciel bleu ce lundi matin. La balade du jour : le tour du Goyen (12 km) et la visite de Audierne.

Nous longeons le Goyen sur la rive droite pour atteindre le village de Pont-croix

Pont-Croix est installée sur le versant d’une colline, au fond de la ria du Goyen. En arrivant, on aperçoit tout d’abord la belle aiguille du clocher de l’église, les toits et les façades blanches de maisons joliment agglomérées, accrochant la lumière

Un pont sur le Goyen est flanqué d’un moulin à marée

Le point culminant à Pont-Croix est l’Église de Notre-Dame de Roscudon. L’église, combine des éléments de l’architecture romane et gothique, elle date du 13ème siècle

La flèche de Notre Dame de Roscudon, haute de 60 m, est tellement belle qu’elle a servi de modèle pour édifier celles de la cathédrale de Quimper.

Le labyrinthe de venelles qui l’enserre est unique et tout particulièrement les « Rues Chères », impressionnants escaliers aux marches de pavés

Les rues « Chère » – la petite et la grande ! – sont uniques. Ces rues aux marches de pavés avachis partent à l’assaut de la colline, liant le port au cœur historique. Ces escaliers furent taillés à même le schiste et le granit, pavés à différentes reprises au fil des siècles. Le nom « Chère » vient de l’ancien français « choir », c’est-à-dire « tomber ». 

Le retour se fait par l’autre rive. Une table de pique-nique, cela tombe bien, il va être midi

Contrairement à ce que laisse penser la photo, le sentier de la rive gauche, n’est pas du tout engageant : des détritus partout, par endroit un vrai marécage

Une balade ornithologique le long du Goyen, la silhouette de l’aigrette dans le Goyen

le héron et la mouette

Une randonnée sans difficulté et très agréable car nous assistons aux effets spectaculaires de la marée sur le Goyen tout au long des trois heures que dure cette balade.

En arrivant sur Audierne, nous découvrons des parcs à huîtres dans le Goyen

et un cimetière de bateaux

La visite de la ville s’impose :

le port

les maisons près du port

un vitrail de l’église St Joseph

De retour au gîte, je descends à l’océan sur le GR 34 que j’emprunte jusqu’à  Pors Tarz.

Les vagues prennent d’assaut la jetée du port de Primelin, certaines gerbes sont impressionnantes

(le son est indispensable  !)

Le GR m’emmène à la Pointe de Castel

où le rugissement est toujours aussi « féroce »

puis à Pors Tarz assailli par les vagues

Sur la falaise, cette petite maison entourée de hauts murs, est un ancien vivier aujourd’hui abandonné. L’abri côtier naturel était autrefois utilisé par les marins-pêcheurs-cultivateurs de la région. Ils pratiquaient la pêche côtière et récoltaient aussi le goémon pour fertiliser leurs terres… Dans ces viviers naturels construits sur des grottes marines, les pêcheurs d’Audierne conservaient, dans les années 1890, leurs langoustes, homards et crabes.

Cette crique était propice au mouillage des canots, le port est peu protégé des vents de secteur sud, seul deux ou trois petits bateaux y trouvent refuge.

La météo souffle le chaud et le froid, le bleu et le gris ! Aujourd’hui c’est le gris qui domine à Audierne pour la matinée de courses

Pour une fois nous trouvons du poisson frais, du bar de ligne, de la dorade royale, … vendu directement par le pêcheur : vente directe l’IROISE. Sur l’étal la pêche du bateau, les espèces en fonction des saisons.

Au retour, nous faisons un arrêt au « Fumoir de la Pointe du Raz » : merlu, lieu jaune, hareng, maquereau, thon, sardines à la tomate.

Après un excellent menu de poisson concocté par Simone nous partons pour une balade

Le long de la côte, la rando se confond avec le GR 34 du port de Primelin jusqu’à la plage de Tugen dans l’anse du Cabestan.

L’anse du Loc’h à marée basse, tel un spot, un rayon de soleil illumine la jetée du port de Primelin

Les rouleaux déferlent dans l’anse du Cabestan et sur la plage de Tugen au grand bonheur des touristes peu nombreux

Nous quittons l’océan pour remonter vers le nord dans Tugen et sa chapelle

Comme en Anjou, les poivrots ne respectent rien

Après le centre de Primelin en arrivant sur la départementale, les dames retournent au gîte tandis que je continue sur le circuit qui est à la limite du praticable. Le sentier est inondé à 6 endroits différents, les arbres couchés barrent le sentier mais je sors sain et sauf de l’aventure

Mercredi 15 mars, nous décidons de partir vers l’ouest sur le GR 34. Dans la descente vers l’anse du Loc’h, nous admirons les déferlantes dont l’écume submerge les récifs

Sur le sentier à la pointe du Mouton, nous ne sommes incommodés ni par la foule ni par le mouton

La pointe de Plogoff rincée par les rouleaux qui déferlent dans un va et vient incessant  et un vacarme tonitruant

La descente vers Pors Loubous sur le sentier hérissé de roches demande de l’attention

A partir de Pors Loubous c’est-à-dire le port des oiseaux, nous bifurquons vers les terres, nous grimpons une petite côte de 23% sur 120 m

pour rejoindre le hameau de Penneac’h où un couple d’autochtone nous accueille

La chapelle Notre Dame de Bon Voyage

Cette chapelle dédiée à Notre-Dame de Bon-Voyage et de Bon-Port est en forme de croix latine, avec ailes et chevet à pans coupés. Fondée en 1698 à la suite d’un vœu fait par Jean-Baptiste de Tréanna, seigneur de Kerazan en Cléden, l’édifice est construit entre 1702 et 1703 sur les plans du maître maçon François Favennec, de Pleyben. Jean-Baptiste de Tréanna choisit la colline au-dessus de Kerven, sur la lande dépendant de son domaine de Kerstrat, pour construire l’édifice, qui est visible de terre comme de mer. Le clocher est restauré en 1852 par Clet Marzin, maître maçon et tailleur de pierre à Landrer.

Un sentier nous ramène sur le GR 34 pour le retour

En longeant la plage, nous admirons le ballet des mouettes

Plus loin assis confortablement sur un banc, nous assistons au spectacle, le pêcheur et son chien qui semble inciter son maître à rejoindre la terre ferme

car la marée monte et les vagues passent par dessus la jetée

Je rassure les lecteurs, le chien et son maître sont sains et saufs.

Spectacle grandiose lorsque l’océan s’écrase contre la digue, créant une vague géante qui retombe en mille ruisselets d’argent.

Et une journée de plus, le pique nique dans le sac à dos, nous retournons à la baie des Trépassés pour le tour de la pointe du Van

Située à l’extrême ouest de la commune de Plogoff, cette pointe n’est autre que la petite sœur de la pointe du Raz, toutes deux sont gardiennes de la baie des Trépassés. Elle a, par chance, été plus épargnée et nous la préférons pour son coté plus naturel, plus sauvage, moins ravagé par les aléas du tourisme de masse.

A la sortie de l’anse, le GR 34 grimpe et offre une vue plongeante sur la baie et l’unique surfeur qui ne trouve pas sa vague

Nous dominons l’océan sur ce GR qui grimpe, qui plonge pour rester toujours à bonne distance de l’eau (environ 40 m d’altitude)

de l’autre côté de la baie, dans la brume, le phare de la Vieille et la pointe du Raz

Après une grimpette, apparaît la chapelle Saint They 40 m au dessus de l’océan rugissant, l’écume blanchit le pied des falaises dans un ressac sans fin

Simone et Ghislaine approchent de la fontaine plantée sur la falaise. Des campeurs se sont installés devant la chapelle profitant de la vue sur l’infini de la mer

Un cadre magnifique en surplomb pour le déjeuner

Nous continuons jusqu’à la pointe de Castelmeur avec des vues époustouflantes sur les falaises

La pointe de Castel Meur apparaît de l’autre côté d’une anse qu’il nous faut contourner

La dernière tempête a fait des dégâts, des arbres déracinés, des branches cassées, des sentiers obstrués, …

Sur le sentier de retour, nous passons à la chapelle Saint Tugdual et sa fontaine

De retour au gîte, je laisse ces dames pour me rendre à la pointe de Feunteun Aod par le GR 34

De l’autre coté de l’anse, ce petit port dénommé Pors Loubous est situé à Plogoff, au hameau de Penneach. Il a été le lieu de débarquement, le 22 décembre 1940, de l’officier de marine Honoré d’Estienne d’Orves envoyé en mission par le Général de Gaulle pour organiser la résistance

Dans les années 1910, c’était le port le plus important de Plogoff, vingt canots et vingt-cinq sloops le fréquentaient avec tous les dangers que cela comportait, le brise lames réclamé pendant plus de trente ans, n’étant pas encore construit.

Déjà vendredi ! que le temps passe vite. Pour clore en beauté la semaine, Ghislaine a ramené de la poissonnerie « la vente directe l’IROISE » un homard que nous dégusterons à midi, Simone fait un petit tour à la Belle Iloise pour refaire le stock en vue de la rando « Sur le chemin de Stevenson » au mois de mai.

De retour au gîte avant 10 h, je repars à pied pour Pors Loubous pendant que la gente féminine prépare le déjeuner ! la vie rêvée !!!

Au large de l’anse du Loc’h, l’ENEZ SUN le bateau qui assure la liaison Audierne – île de Sein

La liaison est assurée par la compagnie Penn Ar Bed

Peu de fleurs  en bord de mer, quelques taches de mauve et de blanc jalonnent le GR

la silène

11h 20 ! le homard est cuit, nous allons nous régaler

Après un excellent déjeuner, nous partons pour la pointe de Brézellec, la voiture reste à Kermeur.

Simone, carte IGN à la main, nous emmène sur un chemin agricole en direction de la pointe de Penharn

Devant nous la pointe de Penharn, nous bifurquons sur le Gr 34 en direction de la pointe de Brézellec

Sur un sentier alpin, nous logeons la côte. Les montées et les descentes se succèdent, Ghislaine la savoyarde est dans son élément

Le GR offre une belle vue sur le port de Brézellec, plutôt un abri côtier

A partir du parking de la pointe de Brézellec, la route « tombe » vers le port (17 m de dénivelé sur 45 m, 38 %, la descente fait 112 m en tout) Simone et Ghislaine renoncent, elles ne descendent pas jusqu’à l’eau. Au port je découvre le village des Lutins

La remontée est très physique, pas besoin de salle de musculation !!!

Une petite leçon de breton s’impose pour terminer en beauté cette semaine

Au vue de cette oeuvre de kitsch breton Simone arrête la voiture, une photo s’impose

Le bonus, nous restons une journée de plus (pour 30€) car la météo reste favorable.

Donc ce samedi, nous nous rendons dans la réserve naturelle de Goulien – cap Sizun, traversée par le Gr 34 après un brossage en chœur

 La balade est sponsorisée par signal !!!

Il n’y a pas foule sur le parking de la pointe de Penharn, le départ de notre rando dans la réserve naturelle de Goulien-Cap Sizun

Dans un écrin exceptionnel de hautes falaises de granit et des fleurs de bruyères, les oiseaux marins du grand large, guillemot de Troïl, fulmar boréal, océanite tempête ou du bord de côte, cormoran huppé, goéland argenté, goéland brun, goéland marin, viennent nicher ici chaque printemps.

La pelouse maritime est entretenue par des chevaux et des moutons, des tondeuses écologiques

Entre la lande, la pelouse maritime et les falaises, vivent toute l’année d’autres oiseaux remarquables, tels que le grand corbeau, le crave à bec rouge et le faucon pèlerin, tous trois devenus rarissimes en Bretagne

Dimanche, fin du séjour, et Ghislaine n’a pas eu sa dose d’huîtres. Un arrêt est programmé à Pont Aven pour les Traou Mad puis à Riec sur Belon pour les huîtres. C’est à Riec sur Belon que j’ai expérimenté la première fois la Belon et j’ai apprécié, c’était en 1980.

L’histoire de l’huître

Depuis la plus haute Antiquité, l’homme a consommé des huîtres et des mollusques marins ; les Gallo-romains installés sur les côtes armoricaines s’en régalaient et les expédiaient déjà aux cités de l’intérieur. L’empereur romain Néron fut, dit-on, un amateur particulièrement gourmand : dégustation d’huîtres accompagnées de vins généreux en firent un fameux épicurien.

Jusqu’au XVIème siècle, dans le Bélon, comme ailleurs, la récolte et la consommation se faisaient librement sur les bancs d’huîtres « sauvages », mais sans se soucier de la reproduction. La conséquence fut la raréfaction du mollusque et sa quasi disparition. Les autorités maritimes s’en émurent et au XVIIIème siècle la pêche des huîtres fut interdite pendant la période de reproduction (les mois sans oc R » de mai à août).

La culture appelée ostréiculture débute dans la rivière du Bélon quand messieurs Auguste de Solminihac et Hippolyte de Mauduit, son beau-frère, créent en 1864 le premier établissement ostréicole à Belon, suivis quelques années plus tard par monsieur Gestalin.

Peu à peu l’huître plate (ostrea edulis) du Bélon a supplanté chez les gourmets l’huître d’Ostende (Belgique), à tel point que maintenant, on désigne l’huître plate de Bretagne sous le nom de « Belon ».

Aujourd’hui, le Belon est un lieu d’affinage et d’expédition. L’affinage est le stade ultime de l’élevage : l’huître, dès 3 ans, s’engraisse sur les parcs de bordure de chenal (visibles seulement aux grandes marées). Elle y prend son fameux goût de noisette dû à un mélange particulier d’eau douce et d’eau de mer dans la rivière Belon.

La reproduction (le naissain) et le grossissement se font dans d’autres sites (par exemple le Golfe du Morbihan, Cancale, la baie de Morlaix)…

A l’époque de Noël, Riec-sur-Bélon connaît une période d’intense activité. Du monde entier arrivent les commandes des meilleurs restaurants et des connaisseurs qui désirent des expéditions directes de bourriches par train et par avion. Au cours de l’été, il est possible de se procurer des huîtres directement sorties des bassins, chez l’un des ostréiculteurs de la rivière du Belon, car contrairement à la croyance (explication ci-dessus), l’huître est parfaitement comestible pendant les mois sans R.

A la même époque, nous avons découvert les TRAOU MAD littéralement « chose bonne » en breton, est le nom d’un sablé au beurre épais inventé en 1920 par Alexis Le Villain, boulanger de Pont-Aven. Dans les années 50, sa fille Marguerite transforme ce succès de proximité en véritable entreprise

Ce coin charmant de Bretagne, en sud Finistère, a attiré une colonie d’artistes dès le 19ème siècle. Depuis Pont-Aven est peinture, comme Rome est puissance ou Salzbourg est musique.

Doté d’un musée, d’artistes en résidence, de cours et stages d’initiation et d’une soixantaine de galeries et ateliers-expositions d’artistes, l’aventure continue… Pont-Aven s’est résolument ancré dans sa vocation picturale et offre aux visiteurs un visage bariolé où le souvenir de Paul Gauguin est toujours aussi présent.

Pont-Aven, une étape de la route des peintres en Cornouaille

Renoncement ! Ghislaine se résigne à prendre une décision difficile, pas d’huîtres donc pas de crochet vers Riec sur Belon. A midi le pique nique comme dans le temps, sans le confort moderne mais la petite douceur pour clore le déjeuner sur l’herbe

Une belle et bonne semaine sportive, un gavage aux omégas 3, à l’air iodé, tant mieux pour le système cardio-vasculaire et tant pis pour la caisse de retraite !

L’album photo : Sept jours de balades sur le GR 34