Bidarray (prononcer : bidarraï) après Bilbao (cliquez si vous avez raté le début), pour une semaine de randonnée dans les Pyrénées au pays Basque.
Le Pays basque français a une superficie de 2995,41 km² et est délimité, au nord par le département des Landes, à l’ouest par le golfe de Gascogne, au sud par la Bidassoa et les Pyrénées, qui le séparent du Pays basque espagnol, et à l’est par le Béarn, qui constitue la partie orientale du département.
Une petite matinée de route pour faire les 180 km qui nous sépare du gîte
Amateur de piment, nous faisons une halte à Espelette pour constater que les commerces sont entrain de fermer
La montée au gîte à 3,8 km de Bidarray, le long du Bastan, se fait sur une petite route de la largeur de la voiture avec par endroit des possibilités de se croiser. Nous passons de 81 m au niveau de la Nive à 263 m dans un paysage vallonné et encaissé
Le gîte Turxilenia est aménagé à l’avant de la maison du propriétaire, sur une exploitation agricole en activité: brebis, fromage fermier de montagne, miel, confitures, conserves, …
Nos voisins sur l’autre versant de la vallée du Bastan (600 m à vol d’oiseau et 3,4 km à pied)
Après notre ricoré traditionnelle et le morceau de gâteau basque à la crème
direction le fond de la vallée et la frontière espagnole
Nous faisons connaissance avec les Pyrénées, un paysage magnifique, des côtes magnifiques jusqu’à 30 % que nous emprunterons plusieurs fois durant notre séjour. Nous ferons aussi connaissance avec le propriétaire de la maison au bord du Bastan
un français célibataire, ancien chauffeur routier avec qui, nous échangeons quelques mots à chaque passage et qui m’invitera à boire, un petit blanc de la région de Biarritz.
Voila ! le décor est planté…
Dimanche 23 avril
Il est 8h, le gîte n’est pas encore baigné par le soleil car la vallée est orientée sud-ouest nord-est lorsque nous démarrons la rando avec le casse croûte dans le sac à dos. Au passage nous saluons nos voisins qui ne se laissent pas trop perturbés
Au fond de la vallée baigné par le soleil, le couvert des arbres permet de goûter pleinement la balade
Le chemin longe le Bastan, le bruissement du torrent accompagne notre progression avec plus ou moins d’intensité
Un tintement de cloches ! quand on ne voit pas le troupeau, on l’entend. Le son se précise et au détour d’une courbe, squattant le chemin, apparaissent de belles vaches aussi effarouchées que Simone
Il y en a partout, sur le chemin, dans les fourrés. Sans les brusquer, nous les dépassons !
N’ayant aucune idée des lieux, nous suivons le balisage VTT qui nous emmène dans un hameau qui est appelé le village « abandonné » d’Arizacun
Les maisons ont l’air de tout sauf d’être abandonnées. Nous rebroussons chemin sur le sentier de la rive droite du Bastan. Les couleurs étincelantes de la flore nous interpellent
le pavot jaune des Pyrénées ?
l’ancolie commune
la fougère
La faim se faisant sentir, nous improvisons un banc sur un rocher couvert de mousse
Une trouée dans le toit végétal ouvre une fenêtre sur le vol du vautour
L’après midi étant à peine entamé, nous partons à Bidarray. Notre chemin croise le GR 10 que nous suivons jusqu’au village
salués par un bidarraitar jovial à l’entrée, nous continuons en direction de l’église, le centre de l’agglomération
une étape sur le pèlerinage de Compostelle, l’église de l’Assomption et son campenard
Le mot campenard est utilisé principalement en Picardie. Il existe d’autres noms pour le même type de construction : clocher-arcade, clocher-peigne ou clocher à peigne, clocher à arcade(s), clocher-pignon, clocher en éventail, clocher à jour, panelle, ou mur campanaire.
Le cimetière de Bidarray abrite plusieurs stèles discoïdales. Issues d’un art funéraire plus ancien que l’ère de christianisation, les stèles funéraires se développent grandement dans le Pays Basque entre les 16ème et 18ème siècles
Sculptées dans un bloc unique de pierre, les stèles discoïdales sont plantées verticalement à la tête des défunts et orientées vers le soleil levant. Ne mentionnant pas les noms des disparus, les stèles funéraires sont en revanche souvent ornées de motifs divers religieux, solaires, ou végétaux.
Lundi 24 avril
Le choc du matin ! Simone décide lors de la traversée du Bastan, de gravir l’Ezkieta, a-t’elle bien réfléchi ?
Par endroit le sentier se distingue le long de l’arête, ça grimpe fort dès le démarrage, elle est super motivée
puis un peu de répit sur une portion de faux plat
après la balade l’escalade reprend, de sacrées marches !
40 mn plus tard, nous faisons une halte avant de redescendre
Nous ne sommes pas très loin du sommet du premier pic
Un vautour tournoie au dessus de nos têtes
sur le versant opposé de la vallée du Bastan, on distingue les chemins pastoraux, des chemins de randonnées
Durant la descente, une silhouette aux formes arrondies attire mon attention : un vautour perché sur un promontoire à quelques dizaines de mètres
Nous restons figés quelques minutes, nous profitons du spectacle digne de nos expériences américaines.
Malgré ses problèmes de dos, Simone descend vaillamment les marches dont certaines font 30 à 40 cm
un coup d’œil vers le haut pour apercevoir le vautour à contre jour
après les marches, un peu de répit
A midi, nous sommes de retour au gîte pour le déjeuner. Après les 2 h de sport de la matinée, Simone fait sa petite sieste pour repartir de plus belle.
Nous redescendons vers le Bastan et partons le long d’un affluent, la Urritzateko erreka
près d’une ferme, nous faisons demi tour, dans le ciel, les vautours tournoient
2h de marche pour une balade de 7,5 km et une altitude comprise entre 199 m et 330 m.
Au passage nous explorons un sentier près du gîte qui se termine devant une grange. Aux abords nous découvrons des meules de fougère sèche
La paille est très rare, la fougère séchée sert de litière dans les étables.
Mardi 25 avril
Après le petit déjeuner, plus de pain !! les propriétaires font leurs courses à Cambo Les Bains, 36 km aller retour, difficile d’y aller à pied !! tant pis nous prenons la voiture.
C’est sous un ciel très chargé que nous partons à la recherche d’une boulangerie
Pas de boulangerie ouverte mais des décos de vitrine surréalistes
Sur le chemin de retour nous découvrons la boulangerie de la Mouline Ludovic à Louhossoa. Ouf sauvé ! nous faisons le plein de pains pour le reste de la semaine.
Ouvrons une parenthèse et parlons déco du gîte en sachant que pour le prix, c’était le seul à proposer toutes charges comprises d’ou le choix.
Pendant tout le séjour, nous étions placés sous la plus haute protection, nous ne risquions rien
et les meubles sont d’époque
fermons la parenthèse.
La balade de l’après midi, une boucle passant le long de la Nive où nous découvrons le pont Noblia
la biscuiterie artisanale malheureusement fermée
l’église de l’Assomption vue sous un autre angle et sous un ciel menaçant
A la sortie de Bidarray nous empruntons une partie du GR 10
Le sentier de grande randonnée 10 ou GR 10 est un sentier qui traverse la chaîne des Pyrénées, reliant la mer Méditerranée à l’océan Atlantique.
Un échantillon de fleurs du bord de chemin, la violette du Larzac (pour leur nom, je suis preneur, j’ai reçu l’information sur Quelle est cette plante ?)
la véronique
la gesse des montagnes
De retour au gîte, je pars vers le col de Lacho. D’un promontoire à proximité d’une bergerie en ruine
j’ai une vue sur Bidarray avec au premier plan des asphodèles
Je me fais surprendre par les nuages bas, les asphodèles sont partout.
Elles disparaissent ainsi que le sentier dans la brume
De peur de me perdre, je me dépêche de redescendre. De grosses gouttes se mettent à tomber, juste le temps d’enfiler mon poncho et une trombe d’eau m’assaille. La pluie cesse avant mon retour au gîte.
Mercredi 26 avril
Pas de sortie pour Simone ce matin, je continue d’explorer les environs en prenant la direction de la ruine de la bergerie de la veille.
L’humidité remonte du fond de la vallée
A une patte d’oie, je bifurque, le chemin mène à une bergerie où je fais demi tour, pas le choix
à mi chemin, j’emprunte un sentier pastoral et je me retrouve nez à nez avec un troupeau de brebis accompagné de la bergère. Perplexe, les moutons me contournent, l’air frais de la campagne me submerge
Le sentier épouse la montagne sur une courbe de niveau. Plus loin, à mes pieds, au fond de la vallée, au bord du Bastan, je découvre la maison du chauffeur routier à la retraite
A 12h30, nous sommes déjà en route pour notre balade en direction de Bidarray pour rallier l’autre versant de la vallée du Bastan, les lieux dits Bernatenea en bas et Harruixea en haut
Sur le bord de la route, la lychnis fleur de coucou
Sur la route dans la descente vers le Bastan, nous sommes plongés dans un océan de verdure
Voilà une petite plante des bois qui tend un piège à tout promeneur gourmand un peu pressé de se mettre un succulent fruit sauvage sous la dent : une petite fraise sauvage ! Quelle aubaine ! Il suffit de se baisser pour ramasser et déguster… Malheureusement, le goût n’y est pas du tout, ça n’a même aucun goût et pour cause, ce n’est pas une fraise des bois mais une fraise des indes, une fausse fraise…
Et voila le gîte vu sous un autre angle du versant opposé
Le sommet de la colline est nu, un feu de forêt il y a 2 ans a tout dévasté.
Simone s’engage sur le GR 10 en direction de la grotte d’Harpékosaïndoa
Nous rebroussons chemin car le sentier est très étroit et la pente à notre droite trop raide au goût de Simone !
Nous continuons de grimper sur un sentier et revoilà la vue sur le gîte
Au bout du chemin, une ancienne bergerie envahie par les asphodèles
Le lieu dit Bernatenea et à l’arrière plan les pics Ezkieta 530m et Irubelakaskoa 970m
Une balade de 4h prend fin sous un ciel bien gris
Jeudi 27 avril
Je pars à la recherche d’un sentier vers Bernatenea et Harruixea sur le versant opposé de la vallée du Bastan sans emprunter la route. J’explore un sentier repéré lors des balades précédentes sur la piste vers le village abandonné.
Le sentier se termine à Bernatenea après 1h 20 de marche et la rencontre avec un chevreuil
De retour au gîte, un vacarme amplifié par la réverbération du relief nous fait bondir hors de la maison, une horde d’une trentaine de chevaux défile
Cet après midi, Simone m’emmène sur une belle randonnée qui nous fera découvrir l’Harriondo.
Ce sommet secondaire sud du massif de l’Iparla est également connu sous les noms : d’Harriondi ou Harrihandi.
La fiche en main nous partons à Bidarray à pied. Le départ se situe au niveau du parking du fronton.
Cette randonnée de l’Harriondo prend la forme d’une boucle presque parfaite d’une longueur totale de 7,9 km. Il s’agit d’un itinéraire balisé jaune qui ne nous fera pas monter au sommet, mais tourner autour.
Le dénivelé est de 508 mètres, sur des altitudes variant entre 135 à 608 mètres.
Dés la sortie de Bidarray, le ton est donné, le sentier est raviné
Les pluies et le feu de forêt d’il y a 2 ans en sont certainement la cause !
Nous dépassons les ruines d’une ancienne bergerie que j’avais déjà visitée
Devant nous le sentier à flanc de colline
Un sportif de haut niveau, venant du GR 10 nous dépasse au pas de course
Nous suivons « la route des crêtes » au dessus de la vallée de la Nive
Dans la descente, le sentier se dégrade, un grand canyon en miniature
La fin de la balade approche, Bidarray se profile en contre bas
La pluie arrive à grand pas, nous prenons la douche en remontant vers le gîte
Une superbe balade sportive avec des montées et des descentes à 15 %.
Vendredi 28 avril
Sortie en solo pour une matinée de grimpette, je compte aller au delà de l’Ezkieta jusqu’à l’Irubelakaskoa 400m plus haut.
C’est un rendez vous avec un sommet fumant !
Le soleil baigne le lieu dit Bernatenea notre voisin d’en face
Quelle chaleur ! au dessus de ma tête, tournoie un vautour
Un cœur ! un berger amoureux ? de qui ? des brebis ou de la bergère ? de quoi ? …
Avant de redescendre, j’immortalise l’instant avec en arrière plan l’Irubelakaskoa qui n’est pas un volcan malgré le panache blanc
Visible du sentier de l’Ezkieta, le pic Iguzki (844m), l’Artzamendi (926m) avec au sommet le dôme du radar de l’armée d’une taille impressionnante
Dans le sens de la descente, la vue qui est guidée par la vallée du Bastan, nous emmène du sud-ouest vers le nord-est
En remontant vers le gîte, j’aperçois sur le sentier les deux jeunes filles qui cherchaient le sentier vers l’Irubelakaskoa
Pour terminer la semaine, nous repartons vers le village abandonné. Du chemin, nous apercevons une colonie de vautours. La falaise sert de reposoir
donc aussi d’aires mais nous sommes trop bas pour apercevoir les nids
Est-ce une aire de nourrissage ?
5 mn après le torticolis nous guette, nous laissons nos vautours et continuons notre chemin et retrouvons la horde de chevaux de la veille
Au retour, notre dernière traversée du Bastan, il y a même des brebis chez le chauffeur routier
Samedi 29 avril
Prête ?
et c’est le départ, du bol ! nous ne croisons aucune voiture dans la descente !
Saint Jean Pied de Port, notre étape sur la route vers Montaut, un centre commercial important, étape obligée des voyageurs et des pèlerins de Compostelle sur la route de Pampelune. Point de départ de l’étape montagneuse mythique dite des Ports de Cize traversant les Pyrénées et menant à la collégiale de Roncevaux.
Peu de marcheurs dans les ruelles à 10 h du matin
La vieille ville – ville haute – située sur la rive droite de la Nive, est entourée de remparts du 15ème siècle
Le bâton du pèlerin, la gourde et la coquille saint jacques, pas de doute, nous sommes bien sur le chemin de Compostelle
les pèlerins ont des problèmes de pied ou de chaussures, les chaussures traînent partout !
La plus ancienne épigraphie AÑO 1510 apparaît sur le linteau de cette maison, remarquable par son étage à pans de bois et remplage de briques disposées en épis
la passerelle et le pont vieux sur la Nive
Le pique nique à l’ancienne près de Pagolle
et la vue 4 étoiles
Près de St Just Ibarre, les pics enneigés des Pyrénées vus de la D918
L’arrivée en début d’après midi chez Régine et André nous permet de randonner
André nous emmène vers le gave du Pau que nous traversons devant Notre Dame de Bétharam un sanctuaire marial et le lycée privé du même nom
nous le longeons jusqu’au départ du sentier
Sur le versant de la colline surplombant le sanctuaire s’égrène le chemin de croix composé de 15 chapelles, une par station, la première s’élevant tout à côté de la chapelle Notre-Dame.
La 8ème station, la chapelle du portement de la croix
la 15ème station, la chapelle de la Résurrection
Un chemin de croix très impressionnant, un des plus imposants que j’ai vu. Une église très riche créée pour les pauvres comme peut-être notre président que nous venons d’élire !
Nous retraversons le gave de Pau, les rafts ! souvenirs ! souvenirs ! l’Ardèche en 2016 avec Théo
Avant de retourner à la maison, pour faire vivre le café épicerie, André nous invite à boire : pour les femmes une menthe à l’eau et pour les hommes une bière au sirop de pêche. Je ne connaissais pas, excellent ! un mariage parfait pour mon goût, mais qui monte à la tête.
Quelques mots sur Montaut une commune de Béarn :
« Montaut fait partie de la plaine de Nay, c’est un village du Béarn qui est situé aux portes des Hautes Pyrénées.
La superficie de Montaut est de 1541 hectares et le nombre d’habitants est de 1089 . Les villages proches de Montaut sont Lestelle-Betharram, Saint Pé de Bigorre (65), Igon, Asson, Coarraze.
C’est un authentique petit village rural localisé entre montagne et mer, il est bien vivant et sa population est en constante augmentation.
Des sentiers forment des boucles qui se rejoignent entre elles, traversent bois et coteaux, longent ruisseaux, champs et pâturages, avec de magnifiques points de vues sur la chaîne des Pyrénées.
Il plait aux amateurs d’eaux-vives et de balades, Montaut est une localité où il fait bon vivre !«
Pour en savoir plus La chaux à Montaut et Les Bastides.
La rando de 12,4 km
Un amour de chat, Cannelle est une chatte adorable, pas sauvage qui ronronne une chatte comme nous les aimons
Plusieurs randonnées étaient prévues, mais les prévisions météos n’étant pas favorables, nous avançons notre retour au lendemain.
Dimanche 30 avril, grisaille au départ et la danse des balais d’essuie glace pour une grande partie du trajet nous incite à modifier notre route en prenant la N10.
Une superbe semaine, très sportive qui nous a permis de revoir les altimontains Régine et André.
L’album photo : Bidarray dans le pays Basque
Merci pour le commentaire.
Ça me rassure ! mais on finira par trouver les noms, je n’abandonne pas !!
Bravo pour ce merveilleux reportage. Il ne manque rien : photos, commentaires etc…
Pour le nom des fleurs nous cherchons…. mais le « spécialiste cale ».
A bientôt
Rll et Av